Alors que depuis son installation de Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil Pour La France du R.’.E.’.A.’.A.’. Henri Lustman faisait mine de vouloir trouver un accord avec Jacques Prats le Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil National De France, et même, curieusement, avec les dirigeants de la GLNF qui ne sont pas concernés par cette affaire, il s’est laissé aller à commettre une lettre circulaire destinée à tous ses membres dont le ton agressif et menaçant n’est pas sans rappeler le style stifanien de la pire époque.
Pourquoi ouvrir des hostilités maintenant ?
Il m’avait semblé que la messe étant dite, l’ensemble de la Franc-maçonnerie régulière comme celle des obédiences dites libérales en France ayant réaffirmé la place de premier rang de la GLNF au sein de la famille des Grandes Loges régulières et que donc les magouilles et mensonges de certains dirigeants de la GLAMF comme du SCPLF avaient été vain, ces deux dernier se déchirant publiquement au plus haut niveau notamment par blogs interposés et ayant lamentablement échoués dans tous les engagements pris auprès de leurs membres, leurs chefs se feraient discrets et tenteraient de se racheter une conduite.
Tel n’a pas été le cas, et peut expliquer la raison pour laquelle Henri Lustman se lance dans des vitupérations dont le seul effet est de brasser de l’air.
D’abord, il faut replacer cet évènement dans son contexte général, celui des relations entre la GLAMF et sa Maison du REAA (MREAA), et son prolongement, le SCPLF :
Tout d’abord, particulièrement révélateur, un mail envoyé par l’ex Grand Maître de la GLAMF Alain Juillet adressé à l’ensemble des dirigeants de la GLAMF ainsi qu’aux chefs de maisons de rite – ils ont rang d’Assistants Grands Maîtres de la GLAMF – à l’exception notable du chef de la maison du REAA. Et pour cause !
A contrario, étaient aussi destinataire de ce mail, les trois experts de la MREAA en rébellion ouverte contre leur chef et perçus comme étant des affidés de l’alors député Grand Maître de la GLAMF, Dominique Moreau, lui-même le binôme de Claude Seiller.
Il est notable que ce mail est envoyé trois jours après l’élection du nouveau Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil Pour la France.
Et que dit donc alors Juillet en juin 2016 ?
Aussi incroyable que cela puisse paraître, avant de s’en prendre à ce qu’il appelle une trahison des anglais parce que ceux-ci ont à nouveau reconnu la GLNF en 2014, il approuve les détails d’un plan présenté par Dominique Moreau visant à déstabiliser le chef de la Maison du REAA, un certain Patrick Ber. qui assure l’intérim de cette fonction, son prédécesseur ayant été suspendu par le Grand Maître alors en titre, Claude Beau.
Et que propose Dominique Moreau, selon Alain juillet ? Rien de moins que successivement faire écrire une lettre par les fameux experts rebelles de la maison du REAA demandant au Grand Maître son aide, puis fort de cela, une saisie par le G.’.M.’. du conseil des sages – à la botte de la direction – qui aurait eu pour mission de suspendre instantanément la décision de l’Assistant Grand Maître chef de la MREAA et enfin de destituer le malheureux qui subirait ainsi le sort de ses prédécesseurs. Après coup, il n’y avait plus qu’à aviser tous les ateliers du REAA (rappelons que les dirigeants de la Maison du REAA sont eux empêchés de communiquer avec mes loges de leur rite, les accès informatiques leur étant coupés par les dirigeants de la GLAMF). Et enfin d’affirmer la volonté de convoquer un convent pour élire un nouvel Assistant Grand Maître plus docile pour la Maison du REAA!
Pour faire bonne mesure, Alain Juillet, lui-même couronné 33ème au bénéfice de son rôle dans la crise passée mais peu apprécié de ses pairs, conclue qu’il faut contrer une rébellion orchestrée par des membres du SCPLF… Ambiance. Ça se passe comme cela à la GLAMF !
Ce document, largement circularisé au sein des milieux autorisés de la GLAMF et du SCPLF appelle plusieurs observations :
1) Son authenticité est attestée par son auteur interrogé sur ce point tellement l’énormité de son contenu a provoqué l’incrédulité de certains.
2) Il y a lieu de prendre acte que depuis lors, l’AGM dont il est question ayant démissionné de son propre chef, son successeur Marc Pas. a mangé son chapeau et a cédé aux pressions exercées sur lui par le nouveau Grand Maître de la GLAMF, Dominique Moreau qui a exigé de lui imposer une partie de son collège (et ainsi le mettre en observation constante, voir sous tutelle).
3) Il n’est pas inexact que des membres importants du SCPLF aient voulu faire pression sur les dirigeants de la GLAMF, mécontents de constater que la GLAMF s’ancre de plus en plus dans l’irrégularité. De ce fait le SCPLF recrute lui-même dans une obédience irrégulière et est devenu irrégulier.
Ces faits gravissimes illustrent bien les luttes intestines et de rapports de forces qui prévalent malgré un « accord de paix » officiel conclu en ce début d’année 2017 entre le Grand Maître de la GLAMF et sa maison du REAA largement majoritaire au sein de l’obédience.
Dans cette guéguerre de positions ou chacun a montré ses muscles, les dirigeants de la GLAMF ne supportent pas ceux du SCPLF, l’inverse étant tout aussi vrai alors que tous sont du même rite. Il se dit (pour être clair, d’éminents frères de ces associations m’ont dit) que Dominique Moreau actuel Grand Maître de la GLAMF et ami de l’ancien Souverain Grand Commandeur du SCPLF Jean-Luc Fauque (qui a conduit cette juridiction dans l’impasse catastrophique dans laquelle elle se trouve actuellement) ne pardonne pas au nouveau Souverain Grand Commandeur Henri Lustman d’avoir été élu en lieu et place du candidat voulu par lui et son ami (Paul-André Cha.), et qui aurait contribué à asseoir leur politique visant à rapprocher la GLAMF des obédiences libérales.
A contrario, Henri Lustman, dont on murmure qu’il considère Moreau comme étant la « peluche de Fauque » cherche à empêcher – par tous les moyens – le nouveau Grand Maître de la GLAMF d’aller au terme de sa politique de rapprochement avec les obédiences libérales (dont les obédiences féminines) car dans ce cas, le SCPLF qui recrute ses membres au sein de la GLAMF, ne pourra plus continuer à prétendre continuer à être régulier.
Parmi ces échanges à fleurets mouchetés, il faut signaler comment Henri Lustman a « remonté les bretelles » d’Alain Juillet après que celui-ci ait non pas accordé mais donné une interview à un blog, en lui signifiant qu’en aucun cas, il n’était habilité à parler au nom du SCPLF.
A cela s’ajoute un élément qui pourrait le rassurer : la promesse que lui aurait faite Dominique Moreau lors de l’une de leur rencontre, de ne pas se représenter pour un mandat supplémentaire à la tête de la GLAMF… (NDLR : « Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent » Jacques Chirac).
Pour pallier la catastrophe annoncée, le SCPLF qui a déjà perdu ses principaux liens d’amitiés avec les Suprêmes Conseils les plus importants dont les deux Juridictions Sud et Nord des Etats-Unis – le nouveau Souverain Grand Commandeur du SCPLF a fait des ouvertures auprès du Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil National de France (SCNDF) Jacques Prats (en lien d’amitié avec la GLNF), malheureusement dans des termes si condescendants et naïfs, qu’ils démontrent qu’Henri Lustman n’a pas bien saisi la situation dans laquelle il se trouve, conduisant Jacques Prats à décliner - à ce stade - la possibilité d’un rapprochement.
Pourtant, Lustman, pressé par le temps - il voit bien que plus celui-ci passe, plus la désagrégation du SCPLF est actée – cherche toujours à rencontrer des soutiens au sein de la GLNF pour plaider sa cause auprès des chefs du SCNDF.
Le SCPLF prend en effet l’eau de toutes parts, les défections se multipliant y compris au sein de membres très en vue, et faisant l’objet de critiques tous azimut y compris du blog infâme, instrument à peine occulte de dirigeants de la GLAMF.
C’est donc dans ce contexte délétère qu’Henri Lustman, sans doute sous pression pour tenter de juguler les départs et donner des gages à la GLAMF – faute d’avoir mieux où recruter- a diffusé la semaine dernière une lettre circulaire à tous les membres de sa juridiction par laquelle, comme tous les dirigeants auxquels le courage manque, il se défausse de ses graves responsabilités en les reportant, par ce que les psychologues appellent « un transfert » sur les dirigeants de la GLNF et du SCNDF et en prenant violemment à partie la famille de la maçonnerie régulière en France : « Récemment, un certain nombre de nos membres appartenant aux loges symboliques d’une obédience aujourd’hui hostile et attiré par des promesses alléchantes alternant avec des menaces de sanctions, a choisi de quitter notre Juridiction au mépris des serments prêtés pour rejoindre une organisation dite de Hauts Grades du Rite Ecossais Ancien et Accepté, créée en toute illégitimité, en toute irrégularité »
Tout en donnant acte à Henri Lustman de ne pas cacher, par le biais de cette phrase, les nombreuses défections qui secouent le SCPLF, il est permis de réfuter cette navrante réécriture de l’histoire. En effet, il inverse les valeurs : la GLNF n’est pas hostile au SCPLF, mais c’est bien celui-ci qui a plongé un couteau dans le dos de la seule obédience régulière de France alors qu’elle était mal en point, en orchestrant une scission qui avait pour but de réaliser le vieux fantasme de gouverner, par GLAMF interposée, le REAA du 1er au 33ème degré… Même certains Grands Officiers du SCPLF le reconnaissent dans des conversations privées…
Mais là où le Souverain Grand Commandeur ne manque pas de toupet, c’est lorsqu’il écrit :
« Je n’ai pas ici à m’attarder sur des comportements inqualifiables sur le plan maçonnique qui portent atteinte à l’image du Rite, mais je veux dire à tous nos Frères qui demeurent fidèles à leurs engagements de na pas se laisser intimider ».
Sans vouloir me prononcer sur le caractère déplacé de pareilles affirmations, qu’il me soit seulement permis de relever que si Henri Lustman manque à ce point d’informations sur la réalité dans laquelle il se trouve, il convient de l’éclairer et de lui rappeler qu’aux termes des normes de la régularité (dont il a peut-être entendu parler en fréquentant les loges de la GLUA dont il est membre), un Grand Maître soucieux de protéger la reconnaissance et la régularité de l’obédience qu’il dirige est non seulement légitime lorsqu’il interdit à ses membres de fréquenter une juridiction devenue irrégulière, mais il en a même l’obligation ! Il est donc mal fondé à reprocher le moindre « comportement inqualifiable » autre que le sien…
S’il se montre si soucieux de ce « qui porte atteinte à l’image du Rite » il serait bien inspiré de s’interroger sur les mensonges publics écrits et vérifiés de récents dirigeants de sa Juridiction à ses membres, comme sur son incapacité à la maintenir dans le chemin de la régularité, puisque constituée majoritairement de membres d’une obédiences à la fois irrégulière et néo-libérale !
Il convient donc de « recadrer » Henri Lustman : il sait très bien que la GLAMF au sein de laquelle il recrute ses effectifs étant à la fois irrégulière et non reconnue, le SCPLF est irrégulier de fait, les Suprêmes Conseils devant recruter dans une Grande Loge reconnue, cette contrainte n’étant aucunement à géométrie variable selon les besoins de chacun.
Or en France, il n'y a qu'une seule Grande Loge régulière et donc reconnue comme telle: la Grande Loge Nationale Française!
Et si l’actuel Souverain Grand Commandeur à la mémoire qui flanche, ces paroles de son prédécesseur Jean-Luc Fauque extraite de son discours à la Fête de l'ordre de décembre 2011, lui rappeleront la Règle :
« Je retiendrai seulement les éléments que nous devons avoir constamment à l'esprit:
- un seul Suprême Conseil et une seule Grande Loge sont reconnus sur un même territoire national,
- une Grande Loge détient sa reconnaissance d'une autre Grande Loge régulière, la filiation de la chaine de reconnaissance remonte à la Grande Loge Unie d'Angleterre, la première constituée,
- le processus est analogue pour les Suprêmes Conseils pour lesquels la filiation originelle est le premier Suprême Conseil de 1801,
- un Suprême Conseil reconnu régulier est tenu d'accueillir exclusivement des membres appartenant à une Grande Loge reconnue régulière. Pour certains territoires, les membres du Suprême Conseil doivent également appartenir à la Grande Loge régulière reconnue pour ce pays. En France cette condition n'existe pas. Néanmoins, la quasi totalité des Frères du Suprême Conseil pour la France est membre de la GLNF,
- les deux corps constitués sont souverains et s'engagent réciproquement à s'interdire de toute ingérence.
Voilà mes frères, un bref condensé non exhaustif des éléments essentiels et des problématiques qui constituent notre environnement maçonnique et pour lesquels nous avons à mettre en adéquation les solutions adaptées à la crise actuelle, dans le respect des principes immuables sans lesquels nos institutions n'existent pas. ».
Pour l’heure, les frères du SCPLF sont toujours mené en bateau, et les dindons de la farce
A la lueur de ce qui précède, Henri Lustman qui lira attentivement le présent édito, ferait bien de méditer sur cette phrase de l’Empereur des Français, Napoléon Ier :
“Il n'y a que deux puissances au monde, le sabre et l'esprit : à la longue, le sabre est toujours vaincu par l'esprit. ” A bon entendeur.