Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
16 décembre 2024 1 16 /12 /décembre /2024 22:00
Le TRF Bruno Pinchard, dans le Grand Temple de la GLNF. (Photo:Tous droits réservés)

Le TRF Bruno Pinchard, dans le Grand Temple de la GLNF. (Photo:Tous droits réservés)

La Grande Loge Nationale Française a la grande chance d’avoir pour Grand Orateur le remarquable professeur de philosophie et écrivain prolixe, le T.’.R.’.F.’. Bruno Pinchard.

Il a un parcours d’excellence : des études à l'École normale Supérieure, durant lesquelles il est l’élève de Louis Althusser, d’Emmanuel Levinas, de Jacques Derrida, de Jacques Lacan. Excusez du peu. Beaucoup de chance aussi : il en ressort apparemment indemne.

Il en ressort agrégé de philosophie ! Après avoir poursuivi des études en Italie, a l'École normale supérieure de Pise, il a soutenu, à l’École des hautes études en sciences sociales, une thèse de Troisième Cycle : L'Orphée moderne, rhétorique et métaphysique du «suono delle parole» dans l'humanisme littéraire et musical du Cinquecento. Il est invité dans de multiples universités, dans le monde entier.

Philosophe de haut niveau il sait capter un auditoire et transmettre, ce qui est la vocation de sa vie, tout en restant captivant.

Ainsi, il est devenu le Vénérable Maître de la Respectable Loge de Recherches de la GLNF, Villard de Honnecourt, au sortir de la « crise Stifani » en 2013. Son action efficace, a permis de bien relancer cette Loge, qui, comme toutes les autres avait souffert de la crise.

Ainsi, lors de l’Installation, samedi dernier du nouveau Grand Maître de la Grande Loge Nationale Française, le T.’.R.’.F.’. Yves Pennes, et de son Député, le T.’.R.’.F.’. Claude Dohou, il a prononcé la traditionnelle allocution, teintée cette fois de beaucoup de poésie, devant les 80 délégations venues de la planète entière. Beaucoup de Frères ont particulièrement apprécié le beau message transmis par le T.’.R.’.F.’. Bruno Pinchard.

Aussi, le Myosotis du Dauphiné-Savoie a le plaisir de le publier pour tous les Frères qui ne pouvaient être présents à la Tenue de grande Loge, samedi dernier à Paris :

« A La Gloire Du Grand Architecte De L’Univers

Sous les auspices de la GLNF

Très Respectable Grand Maître et vous tous, mes Frères, en vos grades et qualités,

L’invitation au voyage

Mes FF.°., avez-vous jamais vus ces cohortes de bateaux, ces Armadas des grands voiliers qui remontent les fleuves pour célébrer la gloire de la marine ? Vous les voyez paraître avec leurs mâts et leurs voiles, de méandres en méandres, par les campagnes et les villes. Ils viennent du bout du monde, ils sont lents, ils sont beaux, ces grands navires. Je veux en poursuivre la riche métaphore en ce jour heureux où la Franc-Maçonnerie paraît dans son plus beau jour.

L’Arche n’a pas achevé son long périple autour de la terre.

L’heure est venue où notre grand et beau navire va appareiller pour une nouvelle traversée. Arrêtons-nous un instant pour le contempler en toute liberté avant d’embarquer. Ce n’est certes pas quelque cargo sous pavillon de complaisance, c’est un vaste bâtiment qu’entrainent trois mats vigoureux qui vont bientôt affronter la lame tantôt porteuse, tantôt traîtresse. Il est de haut bord, il a eu de solides pilotes à la barre, il a un livre de bord bien tenu. Mais surtout, c’est le nôtre. Ces cordages qui, tout à l’heure, vont hisser les voiles blanches au-dessus de l’eau lumineuse des bassins, ces amarres larguées qui vont libérer le vaisseau de son attache terrestre avec les quais, ces rambardes lustrées, ces canots sagement empilés, cette figure de proue protectrice c’est nous, chacun d’entre nous, à la fois marin et bordée, vigie et pont, et double pont. La cale est tenue propre, la coque est calfatée, la quille est lestée, l’équipage, debout pour saluer le départ, va se balancer à la pointe des vergues, il n’y a plus qu’à tracer la route.

Le TRF Bruno Pinchard, dans le Grand Temple de la GLNF. (Photo:Tous droits réservés)

Le TRF Bruno Pinchard, dans le Grand Temple de la GLNF. (Photo:Tous droits réservés)

Comment parler autrement de la Grande Loge Nationale Française, le vaisseau de haut bord sur lequel nous avons choisi d’assurer notre navigation orphique, notre traversée des mers de l’illusion, notre quête anxieuse du Passage du Nord-Ouest ? Il y a tant d’Indes à découvrir dans un Ouest de légende et combien d’Eldorado peuvent se lever à l’horizon au fil de notre navigation aux étoiles ! Les colonnes du Temple, couronnées par les fruits de la connaissance, portent encore quelque souvenir des cintres de l’Arche et nous savons bien que l’édification en pleine terre, aussi ancrée soit-elle, peut demain exiger le sillage en pleine mer. Le péril du temps qui passe déferle sur nos frêles œuvres humaines et la leçon de la mer vaut bien celle de la terre : coque solide, fierté des marins, confiance dans le capitaine.

Je suis sûr que ces quelques rappels venus de la mer sauront, en ce temps de passage du mandat de Grand Maître, instruire notre action dans les temps qui viennent pour serrer le vent ensemble. Est-il utile de rappeler ici les coups de butoir qui, à tout instant, peuvent coucher notre embarcation ? Le temps des révoltes a eu son heure, avec son lot d’échouages, et le piratage n’est pas une politique pour les vaisseaux de ligne. Le « Bateau ivre » engendre des visions sublimes, mais l’Invitation au voyage qui nous tourne vers tous, dans l’amour de tous, selon le vœu de la fraternité, exige d’autres sécurités et d’autres signes de confiance pour ceux qui ont choisi de fouler avec nous des terres nouvelles. Le capitaine ne boîte que du pas de l’initié, il n’a pas laissé sa jambe dans la gueule du cachalot. Continuons cette navigation hauturière, mes FF.°., ne cherchons pas un doublon d’or cloué au pied du mat, mais la lumière éblouissante des soleils occidentaux. Notre foi exige cette tension unanime et ce sens partagé de la route tracée. Hissez haut ! 

La Franc-Maçonnerie et la mer ont fait bon ménage depuis les premières heures de notre institution, nous continuons ce voyage autour de la terre, dans un éblouissement de voiles et de mâts. J’ai nommé « Invitation au voyage » cet appel car, comme dans le poème de Baudelaire, j’écris ici un grand poème d’amour. Nous ne sommes pas de froids consommateurs de la Franc-Maçonnerie régulière, nous suivons le pli de la lame, nous célébrons le grand vaisseau, nous chérissons la mer sur laquelle nous embarquons parce que nous sommes amoureux de la triple formule enchanteresse : luxe, calme et volupté ! J’en reprends l’énoncé baudelairien complet qui relie l’ordre et la beauté sur le fond de la splendeur orientale, résumant certaines harmoniques secrètes de notre Ordre :

Là tout n’est qu’ordre et beauté,

Luxe, calme et volupté.

 Je ne connais pas de meilleur refrain pour la chanson que j’esquisse. Certains se moqueront, d’autres s’indigneront : comment, dans cette époque parmi les plus sombres, certains osent-ils, au son du maillet frappeur, rêver d’un embarquement pour Cythère ? Mais si précisément, nous fermons la porte de nos temples pour que les travaux commencent, si le premier devoir d’un Surveillant en loge est de vérifier que nous sommes à couvert, c’est que nous voulons protéger notre secret et le faire croître dans une intimité de l’alcôve à laquelle nous confions nos secrets.

La vertu maçonnique n’est ni agressive ni austère, elle est une vertu souriante et c’est comme telle qu’elle s’offre à nos contemporains écartelés entre la menace et la ruine. N’ont-ils pas droit au bonheur ? La Maçonnerie leur enseigne où se tient la source d’un tel bonheur, ni dans les possessions chaotiques de l’avarice, ni dans la multiplication des excès destructeurs. Ce bonheur ne se trouve qu’au centre de la loge et c’est en tournant autour de cet axe central qu’une vie d’homme trouve son rythme, recevant dans cette musique régulière le salaire qui lui accorde la pondération des heures heureuses.

Baudelaire reconnaissait deux qualités littéraires fondamentales : « surnaturalisme et ironie ». Je crois que ce sont d’abord des qualités maçonniques, si l’on lit attentivement la définition qu’il donne du surnaturel : « intensité, sonorité, limpidité, profondeur et retentissement dans l’espace et dans le temps ». Qui n’a pas traversé ces flux bénéfiques au cœur de nos égrégores ? Qui ne s’est pas baigné deux fois dans ce fleuve de musique ? « Il y a là comme une récurrence électrique », ajoutait-il : elle secoue à plus d’une reprise l’essaim initiatique.

Soyons reconnaissants à l’engagement qui nous a liés au grand dessein d’être reconnu comme Franc-Maçon et entrons dans le labyrinthe des grades et des mots de passe avec la résolution d’en gravir les échelons sous le regard bienveillant du Grand Architecte de l’Univers. Il nous regarde danser au fond des loges et il sait que, pour ceux qui savent voir et entendre, tout y parle

À l’âme en secret

Sa douce langue natale.

Merci à nos Grands Maîtres, merci à la poésie chantante de la mémoire française, et longue vie à la ritournelle des Maçons heureux :

Là tout n’est qu’ordre et beauté,

Luxe, calme et volupté.

Il y a encore des places dans l’Arche et des bancs libres dans le cœur de la Rose céleste.

J’ai dit ».

Bruno Pinchard

Grand Orateur

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le Myosotis du Dauphiné Savoie - Le Blog des Fidèles d'Amour -
  • : Tribune créée dans un premier temps pour véhiculer un combat en faveur de valeurs éthiques et morales au sein de la Franc-Maçonnerie de Tradition. Désormais, ayant contribué au succès de cet objectif, elle se consacre à la défense de celles-ci. Par ailleurs, seront présentés des articles reflétant études, lectures, engagements, et sympathies.
  • Contact

Référence et remerciements:

 

Par arrêt en date du 20 mai 2015, la cour d’appel de Paris a confirmé le jugement rendu le 6 mai 2014 par la chambre de la presse du tribunal de grande instance qui m'a déclaré coupable de diffamation publique envers François Stifani et Sébastien Dulac, à raison de la diffusion d’un message diffusé le 22 septembre 2010 sur le blog le myosotis-dauphine.savoie.over-blog.com. Je considère cet évènement comme l'attribution d'une Légion d'Honneur.

Merci aux soeurs et frères très nombreux qui m'ont soutenu dans ce combat de cinq années dont je m'honore, et dont je ne regrette rien.

Recherche