On savait que le rétablissement des relations fraternelles entre des Grandes Loges telles que celle de Washington ou du Grand Orient du Brésil constituait un échec magistral pour la tentative initiée et animée par le Grand Maître de la Grande Loge Suisse Alpina, qui mène une croisade active – et selon ses proches, personnelle – contre la GLNF. Il en allait de même pour les bénéficiaires français (les chefs de la GLAMF et du SCPLF) de cette tentative désespérée de mettre hors jeu la Grande Loge Unie d’Angleterre sur le continent européen.
Dès lors, on savait que piqués au vif, ces derniers seraient placés devant un choix cornélien : soit comprendre le sens des choses et se placer en situation de réfléchir ensemble à une solution d’apaisement et de réconciliation, soit se lancer dans une escalade afin de créer unilatéralement des « faits accomplis ».
Il semble malheureusement que ce soit cette dernière optique qui ait été retenue, car à peine la Grande Loge de Washington DC avait-elle pris le 8 mai dernier la décision de rétablir ses relations avec la GLNF, que 8 jours plus tard, le 16 mai, Jean-Luc Fau. annonçait la création d’une Confédération des Suprêmes Conseils Européens ayant son siège dans les locaux de la Grande Loge Suisse Alpina, et regroupant en fait de toutes petites entités (Suisse, Roumanie, Grèce, Portugal, Allemagne, Italie, Espagne…et le SCPLF !).
A cet égard, il saute aux yeux que dans ce petit groupe, le SCPLF et Alpina n’ont même pas réussi à mobiliser les Suprêmes Conseils souchés sur les 5 obédiences européennes signataires de l’appel de Bâle…
A n’en point douter, à l’heure ou le Suprême Conseil Pour la France est en passe de perdre lui-même sa reconnaissance par bien des Suprêmes Conseils américains ou européens, il lui fallait se constituer un noyau derrière lequel s’abriter, et, par ailleurs, pour ne pas dire surtout, de prendre le pas sur le Suprême Conseil de France, dont il veut contrer la puissance.
Pour sa part, le Grand Maître de la Grande Loge Suisse Alpina, Jean-Michel Mas. pèse de tout son poids partout où il le peut, afin d’abattre la GLNF. C’est ainsi qu’après Kansas-City, comprenant que la GLNF, à terme, allait retrouver sa place dans le concert de la Fraternité Universelle, il avait tout fait afin que le Grand Prieuré Indépendant d’Helvétie retire sa reconnaissance au Grand Prieuré Rectifié de France, et à cette occasion, avait commis une forfaiture l’amenant à sortir lui-même des règles de la régularité, rendant son adresse nulle et non avenue, ce qu’avait d’ailleurs particulièrement souligné le communiqué du GPRF.
Comme on le constate, les suisses sont à la pointe de cette croisade, et elle réussit à entraîner dans ses fourgons, quelques dirigeants désorientés, en quête de reconnaissance, mais surtout prêts à servir des intérêts qui ne sont pas ceux des Frères français…
C’est d’ailleurs l’occasion de rappeler qu’il n’y a pas si longtemps, la Grande Loge Suisse Alpina avait elle-même perdu un temps la reconnaissance anglaise, avant de la récupérer. Peut-être est-ce pour cela qu’elle cherche dorénavant à marginaliser l’influence de la GLUA en voulant devenir en ses lieux et places la plaque tournante de la F.’.M.’. Européenne, et à imposer sa volonté sur le continent.
S’il était normal de signaler la création de ce comité, il n’en demeure pas moins vrai qu’il n’aura probablement pas de rôle important, son but se cantonnant certainement, dans le contexte actuel à l’effet d’annonce, et une volonté de protéger le SCPLF d’un sort funeste…L’éternelle histoire de la fable de Jean de la Fontaine : la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf…
Pour autant, il sera intéressant, pour les exégètes de cette noble – et illustre – institution, d’expliquer à tous les Frères cette phrase que l’on peut relever dans le communiqué qui suit : « promouvoir la primauté du Droit de l’Ordre Ecossais … ». A n’en point douter, les Frères seront ravis d’avoir un éclaircissement, sur ce qui peut apparaître comme une vision plus qu’hégémonique sur la F.’.M.’….
En attendant, pouvons-nous attendre des dirigeants du Suprême Conseil, qu’à défaut de s’étendre sur les modalités de la gestion financières des cotisations des membres de leur juridiction, ils indiquent au moins sur quelle Grande Loge reconnue ils sont souchés, et dans quelle obédience reconnue ils recrutent leur membres. A défaut, bien des Frères, à l’exemple de l’ancien Souverain Grand Commandeur du SCPLF Serge Pou. continueront de quitter cette organisation, soit pour le Suprême Conseil de France souché à la Grande Loge de France, soit encore vers d’autres horizons encore.
Et en cas de carence, tout comme pour répondre aux obligations de la Régularité, cette situation ubuesque dans laquelle s’empêtre des dirigeants dépassés par leurs propres fautes, il se pourrait même que la situation qui avait amené des Frères de la Grande Loge de France et particulièrement faisant partie du SCDF à se présenter en 1965 à la GLNF pour lui demander d’abriter des Frères désireux de pratiquer le R.’.E.’.A.’.A.’. dans le cadre de la Régularité, se reproduise. Et que donc un nouveau Suprême Conseil voit le jour, ce que le Grand Maître de la GLNF se refuse à envisager à l’heure actuelle, ainsi qu’il l’a indiqué récemment au Souverain Grand Comité.
La proclamation de la Confédération des Suprêmes Conseils européens :
CONFEDERATION
DES
SUPRÊMES CONSEILS Européens
Adresse du siège social :
Rite écossais ancien et accepté
Rue du PETIT-BEAULIEU 1
CH-1004 LAUSANNE Suisse
Adresse
AUX SOUVERAINS GRANDS COMMANDEURS ET AUX GRANDS SECRÉTAIRES GÉNÉRAUX DE TOUS LES SUPRÊMES CONSEILS RÉGULIERS
AUX GRANDS MAÎTRES ET AUX GRANDS SECRÉTAIRES DE TOUTES LES GRANDES LOGES RÉGULIÈRES
Très Chers Frères,
Le T.Ill.Frère Jean-Luc FAU. 33ème
Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil pour la France 1804,
Le T.Ill.Frère Jesus SORIANO CAR. 33ème
Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil pour l’Espagne 1811,
Le T.Ill.Frère Spyros CAM. 33ème
Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil pour la Grèce 1872,
Le T.Ill.Frère Jean-Claude CHA. 33ème
Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil de Suisse 1873,
Le T.Ill.Frère Luigi MIL. 33ème
Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil pour l’Italie 1875,
Le T.Ill.Frère Constantin IAN. 33ème
Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil de Roumanie 1881,
Le T.Ill.Frère Eberhard DES. 33ème
Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil pour l’Allemagne 1930
et
Le T.Ill.Frère Agostinho GAR. 33ème
Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil pour le Portugal 1993,
ont l’honneur et le privilège de vous informer de la constitution définitive le 20 avril 2013 à ZURICH (Suisse), de la
CONFÉDÉRATION DES SUPRÊMES CONSEILS EUROPÉENS
du Rite Ecossais Ancien et Accepté.
La Confédération des Suprêmes Conseils Européens a pour objet de :
- réunir les Suprêmes Conseils Européens pour mettre en place des actions
communes tout en respectant leur autonomie et leur indépendance,
- établir un lien permanent entre les Suprêmes Conseils confédérés,
notamment en organisant des réunions périodiques,
- représenter, sur mandats spécifiques, les Suprêmes Conseils Européens,
- promouvoir la primauté du Droit de l’Ordre Ecossais et la souveraineté des
Suprêmes Conseils,
- promouvoir la coopération, dans le respect des différences culturelles,
cultuelles et nationales, de la transmission du Rite Ecossais Ancien et
Accepté en Europe, aussi bien en ce qui concerne les modalités rituelles,
les dimensions traditionnelles et l’esprit éthique,
- apporter d’une manière générale toute information et toute aide pour
améliorer la transmission du Rite Ecossais Ancien et Accepté,
- échanger les informations entre les Suprêmes Conseils confédérés en ce
qui concerne les pratiques, les problèmes et les évolutions des Corps
Maçonniques dans leurs pays, et se donner assistance réciproque quand
nécessaire,
- organiser des travaux en commun sur tous sujets directement ou
indirectement liés à l’expression maçonnique du Rite,
- préparer en commun la participation aux Conférences internationales avec
les Suprêmes Conseils des autres continents,
- favoriser une position commune des membres de la Confédération sur
tous sujets à caractère « géo-politique » maçonnique, notamment sur les
critères spécifiques de relation d’amitié entre les Suprêmes Conseils
Européens.
La Confédération des Suprêmes Conseils Européens rappelle :
- sa totale adhésion aux buts et principes de base de la Franc-Maçonnerie
traditionnelle et régulière dont la vocation est d’unir en son sein, sans
aucune exclusive, tous les hommes dignes et de foi portant respect et
amour à leurs semblables, afin de développer leur goût de la rectitude et
de la responsabilité personnelle, leur culte de la vérité, de la justice et de
la liberté, leur volonté de penser et d’agir avec tolérance et sagesse au
bénéfice constant de l’union, du bonheur, du progrès et du bien-être de la
famille humaine et de chacun de ses membres.
- qu’un Suprême Conseil, composé selon les prescriptions des Grandes
Constitutions de l’Ordre de Souverains Grands Inspecteurs Généraux
33ème et dernier degré, gouverne souverainement et sans partage sur sa
Juridiction territoriale, de même qu’il est le seul à pouvoir conférer les
degrés de la hiérarchie écossaise.
- que le Rite Ecossais Ancien et Accepté comporte trente-trois degrés
auxquels ses adeptes peuvent être élevés progressivement selon leurs
capacités et leurs mérites avérés. Les Suprêmes Conseils possèdent un
droit imprescriptible sur ces trente trois degrés. Toutefois, ils ont réduit
leur transmission initiatique à trente degrés, du 4ème au 33ème. Les trois
premiers degrés du Rite sont transmis par un Corps Maçonnique
traditionnel régulier indépendant et souverain.
- comme chacun de ses membres à titre individuel, qu’elle s’interdit toute
ingérence dans la législation, l’organisation et l’administration des Corps
maçonniques – tels que Grandes Loges – de la Franc-Maçonnerie
symbolique traditionnelle et régulière des Respectables Loges qui les
composent.
La Confédération des Suprêmes Conseils Européens est attachée :
- aux motivations et aux principes qui ont présidé à la création du premier
Suprême Conseil du Rite Ecossais Ancien et Accepté en 1801,
- aux principes fondamentaux du Rite Ecossais Ancien et Accepté définis
par les Grandes Constitutions du 1er mai 1786 et des Constitutions et
Statuts de 1762, seules lois fondamentales de l’Ordre Ecossais, en
considération de l’ensemble des cultures et des civilisations qui unit les
Suprêmes Conseils,
- à la conservation, à la promotion et à la défense dans leur authenticité
originelle, des valeurs du Rite Ecossais Ancien et Accepté,
- à la transmission de la pureté spirituelle de l’esprit du Rite Ecossais à tous
les Maîtres Maçons sans condition de rite, de race et de religion,
- à l’élaboration des évolutions nécessaires à la diffusion du Rite Ecossais
Ancien et Accepté, consécutives à l’évolution et à la transformation des
- à la mission spécifique des Suprêmes Conseils Européens dans la défense
de leur totale souveraineté face aux autorités des autres corps
maçonniques constitués.
La Confédération des Suprêmes Conseils Européens a vocation à regrouper tous les Suprêmes Conseils Européens du Rite écossais Anciens et Accepté qui se reconnaissent et respectent ses valeurs et préceptes. Dans le respect de la souveraineté des Suprêmes Conseils Confédérés elle vise à la représentation naturelle des Suprêmes Conseils d’Europe.
Fraternellement,
Lausanne le, 16 mai 2013
T.Ill.F. Jean-Luc FAU. 33ème
Président
T.Ill.F. Eberhard DES. 33ème
Vice-Président
T.Ill.F. Constantin IAN. 33ème
Secrétaire Général