La GLUA vient de publier sa quarterly communication. Celle-ci ne comporte aucune surprise, même si elle ouvre le champ d’un certain nombre de conjectures :
1. La GLUA ne participera pas à la célébration du centenaire de la GLNF. Elle l’avait déjà fait savoir de longue date par un courrier privé très amical.
2. La GLUA salue le fait que la GLNF a retrouvé pleine et entière autonomie et à rétabli l’harmonie en son sein sous la conduite du Grand Maître Jean-Pierre Servel.
3. La GLUA fait savoir qu’elle suit, sans intervenir, l’évolution de la situation maçonnique en France et évoque l’existence de conversations entre 5 Grandes Loges européennes et une confédération regroupant 4 Grandes Loges en France dont aucune n’a jamais été reconnue par elle dans le passé. Elle ajoute que ces conversations n’incluent pas la GLNF, bien que celle-ci ait été reconnue internationalement comme étant la seule représentante de la Franc-maçonnerie régulière en France depuis presque cent ans.
4. La GLUA indique n’avoir aucune étude active sur l’éventuelle reconnaissance ou re-reconnaissance de Grande Loge en France et rappelle que toute étude d’extension de la reconnaissance pour la confédération est conditionnée par le fait que chacune de ses composantes (GLDF, GLAMF, GLTSO, GLIF) soit elle-même régulière et respecte totalement l’intégralité des principes de base pour la régularité.
Dans le fait que la GLUA rappelle les conditions préalables à l’étude de reconnaissance d’une Grande Loge en France, on peut voir, non pas une avancée en faveur des Grandes Loges de la Confédération, mais une mise en garde feutrée, à l’endroit des 5 Grandes Loges européennes, dont la position embarrasse Londres depuis le début.
Cette quarterly communication constitue surtout une toile de fond à laquelle l’ensemble des acteurs de la situation maçonnique française ne manqueront pas de se référer, directement ou indirectement (Ce blog publiera du reste d’autres analyses prochainement).
Pour la GLNF, nonobstant la reconnaissance de la GLUA, à laquelle nombre de ses Frères restent attachés, la voie est toute tracée. Il lui faut montrer de la sérénité, affirmer sa pleine et entière autonomie et maturité maçonnique, tout en restant fidèle aux basic principles qu’elle pratique déjà naturellement de par sa constitution et sa Règle en 12 points, sans en déroger. Il faut considérer qu’un jour, la reconnaissance viendra, de surcroît.
Pour la confédération, il en va tout autrement et la mise au point anglaise éclaire tout à fait les convulsions auxquelles on assiste depuis quelques semaines du côté de ses membres, comme du côté du GO.
Le GO s’exprime sans complexes et met la pression sur les Grandes Loges de la confédération, qu’elle reconnaît, parfois abrite, et avec lesquelles elle est en inter-visite. Par la voix de son Grande Maître Daniel Keller, en cela soutenu par l’ancien GM Alain Bauer dans son livre « les promesses de l’aube », le GO réaffirme la voie résolument divergente empruntée par la maçonnerie libérale française, teintée d’athéisme, de politique, totalement opposée aux principes de la régularité.
La GLTSO manifeste sa nervosité par les déclarations embarrassées et contradictoires de son Grand Maître Jean Dubar, désormais placé sous contrôle étroit de son Conseil Fédéral. Visiblement les Frères de GLTSO ne sont pas prêts à échanger leurs inter-visites avec la GLdF et le GO pour une hypothétique régularité, qui de plus les conduirait à imposer des pratiques de tuilage qu’ils jugeraient déplacées à l’endroit de leurs Frères du Grand Orient.
Il en va de même à la GLdF où le Grand Maître Marc Henry est obligé de composer avec sa base, de réaffirmer le caractère imprescriptible des inter-visites avec le GO, en même temps qu’il participe aux convents de Loges notoirement libérales et « non régulières.
Le jeu qui consiste à « faire-semblant de se conformer aux principes de régularité » touche donc à ses limites et on peut se demander si, finalement, la GLAMF et la GLIF ne seront pas bientôt les seules parties constitutives d’une confédération peau de chagrin, laquelle, outre la régularité d’origine contestable de ses composantes, n’aura plus guère d’atouts à présenter pour demander une reconnaissance. On peut saluer la finesse de la stratégie anglaise, dans un non interventionnisme de façade, qui sert si bien les intérêts du « craft ».
N.B : Voici une Traduction à partir de celle publiée par le journaliste de l’Express, François Koch dans son blog « La Lumière » :
Communication Trimestrielle
11 Septembre 2013
Une déclaration faite par le Grand Chancelier Derek Dinsmore sur la Grande Loge Nationale Française (GLNF).
TRF Pro Grand Maître, mes frères, souvenons-nous qu’il y a douze mois notre Grande Loge a voté pour retirer la reconnaissance de la Grande Loge Nationale Française (GLNF). Depuis, le conseil et son Comité des relations extérieures ont continué à suivre la situation en France.
En décembre dernier, la GLNF a installé un nouveau Grand Maître, Jean Pierre Servel, à la suite de quoi le mandat de l’administrateur désigné par la justice a cessé, de sorte que la GLNF est de nouveau en pleine possession de ses affaires. Son prédécesseur au poste de Grand Maître, après avoir refusé d’assister à une audience disciplinaire, a été radié. Le nouveau Grand Maître a procédé à des changements accueillis positivement par les frères, et a démarré des modifications constitutionnelles afin de restituer à la Grande Loge et ses Loges constituantes les pouvoirs et l’autorité enlevés par son prédécesseur. Ses actions semblent rétablir l’harmonie au sein de la GLNF.
Cinq Grandes Loges en Europe -Allemagne, Autriche, Belgique, Luxembourg et la Grande Loge Suisse « Alpina »- ont été en discussion avec quatre autres Grandes Loges en France en ce qui concerne la formation d’une « Fédération des Grandes Loges régulières françaises ». Les quatre Grandes Loges, dont aucune n’a jamais été reconnue par notre Grande Loge, sont : la Grande Loge de France, la Grande Loge de l’Alliance Maçonnique Française, la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra et la Grande Loge Indépendante de France. En Juin, elles ont convenu d’une charte définissant les principes de base sur lesquels la Fédération sera fondée, mais n’ont encore donné aucun détail sur la manière dont elle sera organisée et gérée. Jusqu’à présent, les discussions n’ont pas inclus la GLNF, bien qu’elle ait été reconnue internationalement, depuis presque cent ans, comme le seul représentant de la franc-maçonnerie régulière en France.
Alors que les cinq Grandes Loges européennes nous ont tenus informés de l’avancement des discussions, il est important de noter que notre Grande Loge n’a pas pris part au projet, et qu’elle n’y a donné aucune caution. Il est également important de noter que, si la Fédération devait naître, avant que nous puissions envisager de lui accorder la reconnaissance, notre Grande Loge devra être entièrement convaincue que chacune de ses Grandes Loges constituantes respecte pleinement nos principes de base pour la reconnaissance d’une Grande Loge.
La «blogosphère» est, comme d’habitude, pleine de rumeurs et de désinformation, en particulier en ce qui concerne ce que la Grande Loge Unie d’Angleterre est censée envisager par rapport à la France. Nous continuons de croire que les problèmes en France sont internes à ce pays et que les frères français devraient être autorisés à régler leurs problèmes sans ingérence de l’extérieur. Alors que nous saluons les changements qui s’opèrent au sein de la GLNF, nous n’avons à l’étude aucun plan visant à reconnaître ou à reconnaître de nouveau une Grande Loge en France. Nous allons continuer à surveiller la situation et, ce faisant, n’entrerons pas dans des discussions formelles avec l’une des Grandes Loges en France. En conséquence de cette situation, nous ne participerons en aucune manière aux célébrations du centenaire de la GLNF, qui se tiendront plus tard cette année.