Faisant face à de multiples demandes de réintégration de Frères de la GLNF partis se réfugier sous d’autres auspices, soit pour se mettre à l’abri des scandales et des persécutions de la gouvernance précédente, soit pour non-paiement de cotisations en raison des mots d’ordre lancés par une partie de l’opposition (relayés il est vrai par le Myosotis du Dauphiné-Savoie), le Grand Maître a écrit cette semaine une lettre aux Frères de la GLNF, qui illustre parfaitement le changement d’état d’esprit qui préside au traitement de ces demandes, qui émanent de Frères souvent traumatisés par l’expérience qu’ils ont vécue.
Lui-même très sensible, ce qu’il n’arrive pas à cacher, le Grand Maître prend le problème de la réintégration de ces Frères très à cœur, conscient qu’il est de la souffrance qui est celle de nombre de ces Frères.
Hormis la description purement administrative qu’il fait de la procédure ( Le Grand Maître est juriste), et dont je ne m’attarde pas au détail, je ne veux retenir que quatre phrases qui marquent particulièrement l’évolution rapide - mais normale - de la GLNF devant ce problème.
En effet, il convient de rappeler que le Grand Maître, à peine installé le 1erdécembre 2013, a constitué une commission chargée de réfléchir aux procédures de réintégration, laquelle a rendu son rapport dès la rentrée de janvier, et que les mesures qu’elle a proposé ont immédiatement été appliquées pour les nombreux frères qui demandaient leur retour au sein de la GLNF. J’ai personnellement pu constater et me féliciter de l’esprit dans lequel est traité ce sujet, c’est-à-dire avec la plus grande bienveillance, puisque j’en ai bénéficié, ainsi que les Frères de ma loge revenus au sein de la GLNF. La demande expresse et explicite du Grand Maître est donc entrée dans les faits, cela ne fait aucun doute, au moins dans la Province de Paris. Il n’y a aucune raison qu’il en aille différemment ailleurs, et si tel devait le cas, il conviendrait de saisir Jean-Pierre Servel.
Dans son courrier, il définit clairement l’état d’esprit dans lequel il souhaite que soient traitées les demandes de réintégration dans la GLNF : La Fraternité ! Ainsi, il écrit:
« Elles exigent surtout beaucoup de fraternité dans leur mise en œuvre. ». Ou encore :
« Ces Frères devront simplement former une demande de réintégration auprès de leur Loge, qui appréciera, je l'espère avec un esprit de fraternité et de façon bienveillante, de telles requêtes et se déterminera au terme d'un vote à bulletin secret. »
Le Grand Maître manifeste aussi sa profonde réprobation pour les persécutions orchestrées par la précédente gouvernance, dont on sait qu’il déplore les mesures aussi iniques qu’arbitraires, tout en manifestant sa compassion pour ceux qui en ont été victimes :
« Je suis très sensible au désarroi des Frères qui ont subi des décisions disciplinaires pour de simples délits d'opinion, dans un contexte très particulier. »
Il met aussi en garde implicitement les Grands Maîtres Provinciaux, particulièrement ceux qui auraient pu servir la précédente gouvernance sur le fait que « le contexte a changé fondamentalement et que nous devons ouvrir nos cœurs et, toutes grandes, les portes de la GLNF à ceux qui n'ont pas failli à leur honneur. » :
« J'insiste également auprès des Grands Maîtres Provinciaux afin que ceux qui ont pu être directement ou indirectement partie dans les procédures disciplinaires, invitent les Commissions à prendre tout le recul nécessaire et acceptent de considérer que le contexte a changé fondamentalement et que nous devons ouvrir nos cœurs et, toutes grandes, les portes de la GLNF à ceux qui n'ont pas failli à leur honneur d'homme et de Maçon. Ils devront pouvoir retrouver leur Loge et leur Maison en toute fraternité.
Par cette dernière phrase, mise en gras par le Grand Maître lui-même et non par moi, il indique clairement que tous les Frères qui se sont conduits en Francs-maçons dignes, « devront » retrouver leur loge. Il est sans ambigüité, et utilise l’impératif.
J’espère de tout cœur que ce discours sera bien entendu, par exemple aussi bien en Septimanie qu’en Corse… Et en fait, je n’en doute pas.
Toutefois, le Grand Maître est très précis. Ce dernier paragraphe exclue clairement ceux qui auront faillis à « leur honneur d’homme et de Maçon ». On ne peut qu’abonder dans ce sens…