Toujours remarquablement informé, le journaliste de l’Express François Koch qui administre le blog « La Lumière », nous fait part ce soir du mail que le G.M.P. de la Province de Corse a adressé le 18 février dernier à l’ultime carré des « dignitaires » fidèles (sic !) de François Stifani. On peut, d’ailleurs jauger la fidélité de ces derniers, au fait que François Koch soit rentré en possession de ce courrier qui par ailleurs ne fait aucune mention d’un caractère de confidentialité.
Paul Sc., Grand Maître Provincial de Corse, est aussi président du Tribunal de Commerce d’Ajaccio, ceci n’ayant évidement aucun rapport avec cela. C’est un homme très influent sur l’Ile, et beaucoup le craignent. Il n’est pas de bon ton de se mettre mal avec lui, beaucoup le disent, particulièrement parmi les opposants de François Stifani, qui s’agissant de lui, évitent de l’attaquer, ce qui est éloquent. Le contexte insulaire est en effet différent de celui qui prévaut sur le continent.
Il y a pourtant lieu de s’étonner – voire de s’alarmer - du contenu de ce mail, sachant qu’il émane d’un personnage aussi important, dont on s’attend a ce qu’il ait un minimum de respect à la fois pour la justice française, et pour les usages démocratiques, même s’il est élu et non magistrat professionnel,, .
Il est rare de voire un Président de Tribunal de Commerce s’en prendre ainsi à la fois à un Vice-Président de T.G.I. (Kurz) et au Mandataire ad’hoc et Administrateur Judiciaire par lui nommé (Maître Legrand).
Pourtant, ce Frère, Paul Sc., ne s’embarrasse pas de précautions. Après avoir fait, comme tout le monde, il faut le reconnaître, allusion aux nombreux déboires que Maître Legrand a rencontré dans des mandats précédents (Fédération Française d’Equitation), il fait carrément état de « l’activation de certains réseaux (qui cette fois pour le coup nous sont étrangers, les vieux réseaux gaullistes et certains « services ») qui mis bout à bout influence fortement la perception des auxiliaires de la justice »…rien de moins !
Ainsi, pour ce Frère, Maître Legrand, et bien pire, le juge Kurz, seraient sous l’influence de Charles Pasqua, du SAC, et même du Comte Alexandre de Marenches, patron du SDEC ? Et même, sous celle de Charles-Louis Schulmeister, espion de l’Empereur Napoléon, tant qu’on y est ?
La conclusion du Frère Sc., en tout cas est aussi terrible que sans appel : « Nous sommes donc dans un jeu ou les dès sont pipés depuis longtemps, et ou l’influence des « pyromanes/pompiers », agit tant à l’intérieur du territoire qu’à l’étranger afin de nous amener dans un entonnoir dans lequel, par la force de ces évènements convergents, nous nous trouvons aujourd’hui. Nous sommes devenus bien malgré nous et les différentes stratégies tentées, « le jouet » de la justice et de leurs alliées ».
Ainsi ce Président de tribunal, fût-t-il de Commerce, se lamente que l’Association à laquelle il appartient comme nous tous, puisse être le « jouet » de la justice. Gageons qu’il apprécie en orfèvre…Mais la sémantique à son importance. Il prétend que « les dès sont pipés depuis longtemps » ? Si l’on considère que Maître Legrand ne prend des mesures contre l’ancienne gouvernance que depuis les jours qui ont suivis l’Assemblée Générale du 4 février 2012 – soit moins d’un mois - et que précédemment toutes ses interventions étaient en faveur de Monsieur Stifani, est-ce à dire que le Frère Sc. détient des informations attestant qu’à cette époque les « dès étaient pipés » déjà ? On a en effet peine à imaginer qu’un personnage de cette importance et de cette expérience, puisse se permettre d’écrire une circulaire comportant d’aussi graves assertions sans s’appuyer sur des éléments concrets portés à sa connaissance…
Face à cette tourmente, le G.M.P. de Corse, nommé par François Stifani in extremis en décembre 2010, donc avant sa démission du 21 janvier 2011, considère qu’en vue de la désignation du candidat à la Grande Maîtrise de la GLNF, « Il n’y pas d’autre alternative que celle de rassembler nos troupes, de structurer notre discours, et de « tenir » nos délégués au Souverain Grand Comité Car ne l’oublions pas, nous les avons désignés sur nos choix et nos options, ils ne sont donc « pas libres » de leurs votes comme pourrait l’être un Vénérable Maître, ne nous y trompons pas ! ».
Ce qui en clair veut dire, sans ambigüité aucune, que les membres du Souverain Grand Comité sont rappelés à l’ordre, qu’il est exercé sur eux une scandaleuse pression, et qu’il leur est signifié qu’ils ne peuvent voter que pour le « bon » candidat, qui s’appelle François Stifani ! Eux qui pensaient enfin pouvoir jouir de leurs prérogatives, apprécieront le sens qui est donné à leur liberté par ce petit clan…
Pour ma part, je ne serais pas surpris si lors de la prochaine réunion de cette instance, il y ait peu de vote en faveur du candidat qui est ainsi imposé à leur vote…A moins, évidement, que l’on fasse voter les morts ?! Au point ou l’on en est…
Il reste que la mentalité qui émane de cette considération « démocratique », comme de la liberté de conscience des uns et des autres, est un indicateur de ce que peut être un vote organisé par cette coterie …Il en va de même s’agissant des termes par lesquels ils désignent les quelques 85% des Frères qui représentent aujourd’hui la GLNF : « Mettre tout en œuvre pour cette dernière bataille, la plus importante, afin de sauver notre maison, faute de quoi nous laisserons entrer triomphants les mauvais compagnons, pire, une bande de faussaires » …Ils ont de la chance que pour ce qui nous concerne, nous ne soyons pas, au sein d’une même Confrérie, aussi procéduriers qu’eux…Car ici, une attaque en diffamation aurait toutes les chances d’être gagnée !
Et puisque Paul Sc. semble se plaindre de l’intrusion de la justice dans les affaires de la GLNF, peut-on lui rappeler que c’est Monsieur François Stifani qui en est à l’origine ?
Se souvient-on du ridicule et couteux procès engagé par la GLNF sous les ordres de Monsieur Stifani engagé contre FMR pour « concurrence déloyale » ? Procès perdu par la gouvernance, évidement… Se souvient-on que Mr Stifani fanfaronnait en prétendant après sa démission du 21 janvier 2011 que c’était lui qui avait demandé et obtenu la nomination de Maître Legrand ?
Aussi, si Paul Sc. malgré ses fonctions qui devraient l’inciter à bien plus de réserve, réprouve l’interventionnisme de la justice, il se trompe d’adresse, et c’est bien à son Maître qui doit demander des comptes, lui qui, quoi qu’il arrive, ne restera qu’un de ses obscurs subordonnés. Mais dont les écrits resteront.