Dans le cadre des Tribunes Libres que le Myosotis du Dauphiné-Savoie (et de Pisan ?!...) offre aux Frères qui désirent s’exprimer librement, voici une lettre très émouvante que j’ai reçu hier soir d’un Frère peu après avoir publié l’édito sur la haine et le fanatisme.
Pleine de bon sens et de valeurs saines, ce Frère (que j’aimerais rencontrer), nous ramène à la juste mesure des choses, et s’adresse particulièrement au « comité des mille » et dont on ne sait qui ils sont.
Ce frère précise encore « Ce courrier fait part de mon indignation face aux attaques masquées dont est l’objet Jean-Pierre Ser., mon parrain en maçonnerie et également celui qui a guidé mes premiers pas dans mon métier.
Je suis un simple compagnon qui n’a aucune prétention si ce n’est celle de vouloir résister à l’injustice et à la lâcheté.
La maçonnerie ne devrait être que bonheur et en aucun cas, conduire les hommes au déchirement. Je suis triste de voir ceux que j’aime souffrir ».
On peut en effet ne pas être d’accord sur bien des choses – c’est mon cas, je ne partage pas tous les choix de Jean-Pierre Ser. – mais les tombereaux de calomnies auxquels nous assistons sont odieux, incompatibles avec notre Règle en 12 points (ce n’est pas par hasard que celle-ci est passée par pertes et profits par les diffamateurs), et placent leurs auteurs en dehors de la Franc-maçonnerie.
Mais l’on conclura sur une forte note d’optimisme : Bénies la Loge et L’obédience qui ont de tels compagnons, une telle relève !
« Je suis un compagnon, un frère de la base, un frère de l’ombre, un frère qui cultive la discrétion et tente d’avancer humblement sur le chemin de sa connaissance en apprenant à mieux comprendre l’autre.
Je suis un frère qui avance à visage découvert, n’empruntant pas de pseudonyme et ne me réfugiant pas derrière un nombre imaginaire et illusoire.
Mais, avant tout, je suis un homme excédé par l’injustice, la calomnie, la lâcheté et, plus que tout, par la bêtise.
Depuis de nombreux mois, j’assiste, affligé, à votre comédie trop humaine, à cette mise en scène de tout ce qu’il y a de pire chez l’homme.
Si la vie profane ne nous donne que trop d’occasions d’assister à ce genre de spectacle, je pensais, en entrant en maçonnerie, que je serais à l’abri, au calme et, qu’enfin, je pourrais me réconcilier avec ce qui m’avait fait renoncer à croire… en l’homme.
J’ai passé, en 35 ans d’existence, beaucoup plus d’épreuves que je ne souhaite à personne d’endurer tout au long d’une vie.
La Maçonnerie était mon salut, une de mes dernières raisons d’espérer avec mes derniers repères familiaux et amicaux.
J’ai eu la chance d’être initié.
J’ai eu le bonheur de sentir l’amour fraternel, le soir de mon initiation.
J’ai eu le réconfort de ressentir cette présence lorsque le sort m’a encore frappé.
J’ai eu le sentiment après avoir vu la lumière, d’être vulnérable, abandonné à l’amour et à la bienveillance des autres, de ceux dont j’ai compris qu’ils seraient, à présent, mes frères.
Ces moments inoubliables, je les dois à un homme.
Cet homme, j’ai eu la chance de le connaître, de le fréquenter, de vivre à ses côtés, de le voir dans des bons moments mais également dans des instants de détresse.
Je l’ai vu dans beaucoup de ses aspects, avec ses qualités et ses défauts, dans toute sa grandeur mais, également, avec ses faiblesses.
Cet homme dont j’admire les qualités est celui que vous calomniez.
Cet homme qui ne dénigre jamais l’autre, qui ne cède pas à la critique facile, qui se garde des jugements hâtifs, qui s’est ménagé une grande part de naïveté dans son rapport à l’autre, malgré ses capacités d’analyse et de discernement, pour qui la loyauté et le respect de la parole donnée ont encore du sens lorsque tous les autres sont au garde à vous et prêts à toutes les compromissions pour un petit bout de tissus brodé.
Cet homme est mon parrain.
S’il m’a convaincu d’entrer en maçonnerie alors que tout m’en éloignait, c’est parce qu’elle coule dans ses veines, parce qu’il aime ses frères comme on aime sa famille, parce qu’il chérit la GLNF comme l’on chérit le logis familial.
Je veux croire en la Maçonnerie parce qu’elle est l’ultime rempart à ma désillusion.
Je veux croire en la Maçonnerie parce que je veux croire qu’un jour, une assemblée d’hommes pourra se réunir sans arrière-pensée, sans convoitise, sans intrigue… Des hommes libres, affranchis de toutes contraintes humaines, animés seulement par la volonté de bien faire, d’être utile à l’autre, d’œuvrer au bien.
Des hommes départis de toute volonté individuelle et ne raisonnant que pour le collectif ayant compris que, sans l’autre, rien n’est possible et que l’autre n’existe et n’a d’intérêt que par sa différence.
Des hommes assemblés comme les pierres d’un édifice.
Et si je crois en cette Maçonnerie, c’est parce que je crois en mon parrain car j’ai cru en lui bien avant de croire en elle.
Votre attitude est indigne, non pas de maçons car je n’ai pas la prétention de pouvoir dire ce qui est digne ou pas d’un maçon, mais elle est indigne d’Hommes.
Continuez vos calomnies, vos mensonges, vos manipulations, vos procédures… Il n’en restera rien…
Continuez à perdre votre temps et à négliger l’essentiel. Ce rien ne passera que plus vite pour vous.
Continuez à jeter le discrédit dans vos jardins de haine, vous ne récolterez que ce que vous aurez semé.
Je m’adresse à vous à la deuxième personne du pluriel car je ne sais qui vous êtes, pas mes frères en tous cas.
Car mes frères avancent à visage découvert, sans pseudonyme, sans prête-nom.
Mes frères sont joignables, écrivent sous leurs noms et leurs adresses.
Mes frères ne sont pas des lâches et cultivent le courage, car il est seul garant des autres vertus, ce qui fait d’eux des Maçons.
Le courage, celui qui l’incarne à ce jour est celui qui est la cible de vos critiques, sans pour autant cultiver la haine en retour mais, plutôt, l’esprit de rassemblement et ce, quoi qu’il lui en coûte personnellement.
Vous n’êtes pas ma Maçonnerie.
Il est ma Maçonnerie.
Que le Grand Architecte ne vous soit pas en aide mais vienne en aide à la GLNF et à la Maçonnerie franche et universelle.
Retournez à la vie profane pour essayer d’accomplir ce que vous n’avez manifestement pas réussi à accomplir.
La GLNF passera.
Je vous souhaite de trouver la paix mais vous demande, avant tout, de respecter la nôtre. En cela, le Grand Architecte ne peut rien pour vous. Seul votre bon sens, votre raison et votre dignité vous y aideront. »
Le 22.11.2012 à TOULON
Mathieu PER.*
(NDLR : je prends l’initiative de protéger l’anonymat du signataire, face aux profanes)