Dans le cadre des Tribunes Libres que le Myosotis offre aux Frères qui désirent s’exprimer librement, voici une Tribune écrite par trois Frères, tous VV.’.MM.’., je crois, qui nous livrent leur réflexion particulièrement émouvante.
Tout en rendant justice à Jean Murat et en ayant conscience de ce qu’il a apporté à la « Résistance », mais aussi à la sauvegarde des authentiques Valeurs de la Maçonnerie de Tradition, ces Frères, veulent construire un avenir dans la GLNF de demain, sans ressasser les rancunes du passé.
Ils nous adressent un message d’espoir et de Vérité !
Sans m’étendre sur ce qui est dit à mon sujet, s’ils pensent cela, je les remercie du fond du cœur, et espère me montrer digne de leur opinion.
Je suis particulièrement fier et heureux de pouvoir relayer le message de vrais bâtisseurs, de vais Franc-maçon, lesquels voudraient déclencher une prise de parole constructive...
« Pour un Renouveau Maçonnique selon les valeurs incarnées jusqu’ici par Jean MURAT :
Des Frères Laurent Pépin, Bruno Carton, Christophe Foucault : un écrit à plusieurs voix.
Pourquoi être fier d’avoir choisi Jean Murat malgré le résultat du vote du SGC… et de continuer à défendre ses valeurs ?
Il manque singulièrement quelque chose aux maigres échanges actuels. Tout serait-il rentré dans l’ordre, ou en passe de l’être, ou bien serions- nous dans l’œil du cyclone ?
Ce quasi silence trouve certainement sa source dans la torpeur provoquée par la désignation du SCG et par l’attente de la ratification du candidat désigné.
Se rajoute bien entendu à cela les déclarations contradictoires des GGLL étrangères : entre le couperet tombé de l’UGLE, avec pourtant sa protection de non-intrusion sur notre territoire d’autres GGLL, et le forcing des GGLL continentales pour imposer à court(?) terme une « fédération d’obédiences », les interprétations qui peuvent être faites de l’une et des autres sont des plus subtiles.
Cette torpeur est aussi causée par la trop faible communication du candidat GM désigné, lequel donne pourtant des gages de bonne volonté dans sa dernière déclaration du 28 septembre. Il semble résolu à s’atteler aux graves problèmes de notre Obédience, mais sans trancher dans le vif là où cela risque de faire mal. Pourtant il le faudra !
Enfin l’état de torpeur vient aussi de l’attente de la position qui viendra d’outre-Atlantique … Et de l’impact qu’elle aura sur les juridictions du REAA.
Dans cet entre-deux, les négociations doivent pourtant certainement aller bon train entre Frères autorisés et surtout bien informés des réelles causes et conséquences de cette sordide traversée du désert, ou descente aux enfers, de la GLNF.
A l’exception d’Emmanuel S, Fidèle d’Amour de son pseudo, dont le nom restera gravé dans la mémoire de ceux pour qui il reste de la dignité maçonnique, et des bloggeurs qui se reconnaissent dans la qualité, la tonalité et les valeurs défendues sur Dauphiné Savoie, il manque la parole de ceux qui, à la base de notre édifice, ont cru et croient encore en la rénovation de notre maison, la représentante bientôt centenaire d’une société traditionnelle initiatique, l’une des dernières « société initiatique d’occident », comme le disait un récent post de ce Myosotis.
Parole manquante aussi de ceux qui ont vu en Jean Murat le recours possible pour un rétablissement de la GLNF dans sa fidélité à une Maçonnerie spirituelle, universelle, éthique et traditionnelle, bâtie proprement selon une Structure Traditionnelle Ordinale, pourtant héritière de la Maçonnerie de Métier si chère aux anglais.
Il faut bien le dire : notre Obédience qui nous protégeait tous et ses Loges, tous rites confondus, était notre force. Jean Murat aurait été à n’en pas douter l’homme de la situation. Nous ressentons douloureusement l’immense gâchis et l’inertie d’un SGC qui n’a pas su saisir la chance qui était donnée à tous les Frères. Les membres du SGC portent une grande et grave responsabilité pour la suite des évènements, même si au fond cela les dépasse peut-être.
Le silence devient assourdissant ?
On parle surtout désormais quelque peu à tort et à travers de ceux qui sont encore à la GLNF comme des affairistes ou des suiveurs. Les premiers défendraient leurs décors, leur place au soleil dans la maison ou même des intérêts occultes : ces arrivistes, ces ambitieux seraient plus préoccupés des honneurs que de l’ascèse que nécessite le véritable travail sur soi du Maçon. Les seconds seraient ces « lapins crétins », des montons qui se feraient manger la laine sur le dos, bref des citoyens maçons de seconde zone, les pauvres ! On peut lire en filigrane : ayons un peu de pitié fraternelle envers les seconds, ces égarés, mais soyons sans pitié envers les premiers, ces faux-frères.
On parlait aussi il n’y a pas si longtemps d’une « union sacrée » dont on a du mal à cerner les contours et les protagonistes réellement décidés à entrer dans une telle démarche.
Tel est en substance le contenu des derniers articles ou commentaires du peuple maçonnique, ou de ceux qui, derrière leur pseudo, orchestrent secrètement la désinformation de notre chute.
Nous aussi pouvons dire : Certes, des faux-frères, il y en a !
Des qui s’expriment sur certains myosotis et d’autres sur un site d’affidés, pas de doute la dessus, des qui retournent ou ont retourné leur veste à différents moments de ces trois dernières années, des qui quittent leurs Loges ou leur Obédience sans demander quitus, des qui localement en profitent pour régler des comptes, des qui s’acharnent et s’entêtent dans ce qu’ils croient avoir trouvé de vérité au mépris des autres, des qui écrivent des livres en se vautrant dans les draps d’une insoutenable médiocrité ou hypocrisie, alors qu’ils continuent à mettre en ligne des listes de FF.
On peut pardonner bien des choses, même à toi Pierre, mais surtout, il y a : ceux que nous ne connaissons pas et qui pratiquent une maçonnerie soi-disant d’élite mais que l’on peut appeler de salon et qui n’est en réalité qu’une antichambre de toutes les convoitises. Quel véritable « Skandalon » !
Toutefois le silence règne sur le fond… ou presque ?
Dans ce contexte il nous semble nécessaire de donner la parole aux simples Frères sincères et déterminés qui, droits dans leurs bottes, ont soutenus Jean Murat, non par messianisme ou par tentation de l’homme providentiel mais pour les valeurs qu’il véhiculait, représentait et fédérait, ainsi que pour son programme et son pragmatisme. Il est impossible, pour qui a pris sincèrement parti dans ce courant, de se résoudre désormais au silence. Certes « ce dont on ne peut parler il vaut mieux le taire », comme le disait le philosophe Wittgenstein, mais les valeurs qui nous animent, sans ambition et sans naïveté, l’on peut et l’on doit encore pouvoir en parler et en rendre témoignage.
Christophe Foucault écrit : « ‘De Lumine Testimonium Perhibet’ est la devise de ma Loge. Il en va aussi de notre crédibilité. Comme chrétien et aussi respectueux de tous les hommes de bonne volonté, j’entends tout particulièrement la sentence de Saint Paul « Malheur à moi si je n’annonce pas l’Evangile ! »
J’ai alors demandé à plusieurs Frères qui ont été et sont encore des exemples d’intégrité, de sincérité, de détermination et de pondération, à travers leurs paroles et leurs décisions de ces trois dernières années, de bien vouloir participer au projet de donner leur témoignage et les raisons de leur engagement derrière Jean Murat. Ce n’est pas une récollection d’anciens combattants qu’il importe de faire mais de continuer à véhiculer ce en quoi nous croyons fermement comme Maçons et comme membres d’une Obédience qu’il s’agit encore et plus que jamais de sauver.
J’ai pour ma part essayé d’agir le plus justement possible et jamais je ne rougirai des choix que j’ai faits depuis trois ans, et si mon intelligence tactique et ma connaissance très limitée en profondeur de la situation ne sont pas celles des quelques « grands dignitaires ou in-dignitaires » de notre maison ou celles de ceux qui sont partis en face ou ailleurs en Europe, je me suis toujours fié à une seule chose qui recouvre trois dimensions : le bon sens de la fidélité et de la fraternité. « A toi-même sois fidèle, aux autres soit fidèle » : cette phrase de Goethe est désormais gravée sur le fronton de mon Temple intérieur. »
Laurent Pépin, VM de la RL Hermanubis écrit sa détermination à poursuivre la mission auprès de ses Frères:
"Nous avons la responsabilité de conduire nos frères les plus jeunes au sein de cette obédience abattue par qui on sait. Nous avons choisi la résistance et non la démission. Cela forcement signifie que nous nous situons dans le combat interne au pire, dans la vigilance au mieux. Participer sans soutenir ou soutenir passivement ne sont pas des choix nobles en soit. Si nous sommes restés à la GLNF c'est bien pour en être acteur et nous entendons donc inscrire ce courant dans les instances de la GLNF et veiller à ce que nous soyons écoutés suivant notre valeur et notre nombre. Nous encourageons tous les frères GLNF désormais qui se reconnaissent dans les valeurs qui ont été portés par Jean Murat à se faire connaitre auprès du Myosotis Dauphiné Savoie afin que la lumière ne s'éteigne pas. Nous portons un espoir de renouveau et de clarification, nous en sommes garants et nous le ferons entendre. Nous pensons que le nouveau grand Maitre doit apporter des garanties en prenant dans son entourage des membres de tous les courants réformateurs et qu'il sache être juste et droit."
Bruno Carton, VM de la RL Septentrion nous donne le témoignage d’un VM soucieux de l’avenir de la GLNF :
« Je suis devenu Vénérable Maître de cette Loge « Septentrion » n° 248 à l’Orient du Mans, à un moment difficile, dans un environnement de crise. Désigné en mai 2011, je me suis mis à l’œuvre pour préparer l’année maçonnique suivante, persuadé de prime abord que l’essentiel était de préserver le travail et la fraternité au sein de la Loge, pour nous protéger de toutes les tensions et les dérives institutionnelles : « qu’importe l’obédience, disaient certains, pourvu que la Loge reste unie et travaille ».
Blessé avec tant d’autres par les déviances observées dans l’apparat des honneurs et de l’influence, les amalgames du pouvoir et de l’argent, et les confusions profanes de sa gouvernance, j’ai vu la GLNF en perdition s’éloigner de notre idéal maçonnique, et j’ai cru cette déchéance irrémédiable. Jusqu’au jour où j’ai réalisé que l’obédience n’était pas réductible à la seule figure de ses dignitaires, que la GLNF était notre Maison, qu’il s’agissait de la rétablir dans son authenticité. Nous sommes entrés alors en résistance, modestement, à notre place, de l’intérieur.
Il a fallu résister pour ne pas céder aux sollicitations de toutes sortes : surtout celle de quitter l’obédience, en rejoindre une autre, en créer une nouvelle où tout serait juste et parfait, se mettre en retrait dans une entité autonome. Résister pour convaincre les Frères de continuer nos Travaux « sous les auspices de la Grande Loge Nationale Française », avec tout ce que cela implique en termes de capitations et cotisations, contraintes administratives, accusations de lâcheté ou de laxisme. Pour maintenir notre vigilance et soutenir notre détermination, nous avions besoin d’une référence probante parmi les courants maçonniques restés au sein de la GLNF, mais n’avions ni le temps disponible ni l’esprit disposé à courir les réseaux.
Jean MURAT, approché lors d’une rencontre ouverte au Mans l’année précédente, puis suivi dans ses déclarations, nous est apparu avoir la probité, le rayonnement, le pragmatisme et la détermination susceptibles de rassembler autour de lui des Maçons décidés au renouveau, et ainsi commencer à relever la Maison. La désignation de FS dans les conditions que l’on sait en février 2012 a été une cruelle déception, un constat désespérant de temps perdu, d’effort gâché, d’interférences politiques sournoises, en un mot d’une erreur historique du SGC. L’espoir s’est remobilisé après l’AG du 23 juin 2012, avec le désaveu flagrant (et définitif cette fois) du pseudo président grand maître. Très vite, la tentative de Jean MURAT de provoquer un sursaut en s’affirmant GM par intérim nous a séduits, son programme, sa volonté de rupture avec les pratiques claniques nous ont convaincus, nous nous sommes ralliés à ce mouvement.
Entre temps, j’avais pris conscience, au fur et à mesure des évènements, des réflexions et des échanges, que notre ancrage maçonnique dans une tradition vivante était primordial pour notre cheminement, permettre notre progression, et maintenir nos possibilités de transmission ; j’avais pris la mesure de ce qu’on appelle la régularité et la reconnaissance en réalisant le sens et la dimension que ces principes donnent à notre engagement. Comme VM, j’ai cherché à faire vivre la fraternité et à garder l’unité de la Loge. Mais avant même les échéances associatives de la GLNF au début de l’été, la création de la GLAMF a fait voler en éclats notre petite entité maçonnique : 4 Frères des « hauts grades » ont rejoint la nouvelle obédience, certains plus par obligation que par conviction, un ancien s’est mis sur la touche, deux jeunes Maîtres sont partis voir ailleurs. La douzaine de Frères restants – et résistants – se sont mobilisés, solidairement avec une Loge-sœur, pour poursuivre les Travaux. Mais nous restons inquiets pour l’avenir et attendons avec impatience que le nouveau GM désigné nous donne les preuves qu’un renouveau est possible, et que nous allons le construire ensemble. »
Christophe Foucault de conclure : « De nouveau pour ma part et enfin, je voudrais revenir sur la nécessaire fidélité et sur la responsabilité que l’on a à guider ses frères quand on est investi d’une autorité. J’ai découvert ce sens de l’honneur, de la responsabilité et de la confiance au sein de ma famille. Je l’ai aussi vécu dans le scoutisme dont l’idéal de service m’a définitivement marqué, avec sa Loi et sa Promesse. Mon propre père m’a ensuite initié Franc-maçon à l’âge de 19 ans dans sa Loge à la GLNF, Loge que je n’ai jamais quittée depuis malgré de nombreux voyages et activités parfois éloignées! Même si j’ai servi mes FF comme VM et comme OP, je ne suis qu’un frère parmi d’autres qui tout simplement cherche à se rendre digne de son héritage et des promesses qu’il a contractées. Je me refuse donc à laisser notre Obédience dans un tel état de délabrement et agirai avec mes frères pour la continuité des valeurs de la FM défendues avec eux à la suite de l’engagement au côté de Jean Murat. »
« Pour toi TRF Jean-Pierre, candidat désigné à la Grande Maitrise, je retranscris cette « prière des chefs » venant du scoutisme et gravée au plus profond de ma mémoire, et si tu t’en montre digne, tu diras à ton tour » :
Seigneur, qui, malgré mes faiblesses, m’avez choisi pour chef et gardien de mes frères, faites que ma parole et mon exemple conduisent leur marche au sentier de ta Loi, que je sache leur montrer les traces divines dans la nature que tu as créée, leur enseigner ce que je dois et les conduire, d’étapes en étapes, jusqu’à toi, Oh mon Dieu, dans le camps de repos et de joie où tu as dressé ta tente et la nôtre, pour toute l’éternité. Ainsi soit-il.».