Alors que débute aujourd’hui un « déconfinement » progressif qui précède peut-être une deuxième vague de contamination, nous resterons avec le souvenir vif d’un traumatisme encore inconcevable il y a peu.
Oui, nous avons tous vu ce spectacle ahurissant : nos villes désertes ! Paris, Londres, Washington, New-York, Jérusalem, Tel-Aviv, Milan, Rome semblent abandonnées.
Personne dans les rues. Impression sinistre.
Chaque jour qui passe, comment ne pas se demander si ce qui a été vécu la veille était bien réel, ou si ce n’était qu’un mauvais rêve.
Difficile d’intégrer cette nouvelle réalité, difficile de penser que nous vivons une « guerre mondiale » contre un ennemi invisible, de réaliser que personne n’est en mesure de savoir quand et comment tout cela se finira…
Situation où chacun est amené à rester chez soi. Tout d’un coup, tout s’est arrêté. Même la vie économique, car pour la première fois, au moins pour un temps, il semble que les dirigeants de la plupart des nations ont choisi de préserver l’humain au détriment de l’économie.
Impossible, avec ma culture, de ne pas penser que les habitants de la terre sont amenés à observer, bon gré mal gré, une sorte de Shabbat…
Cela permet en même temps de faire une pause, de tout remettre en question : même l’homme – ou la femme – infidèle est obligé de rester près de son conjoint ! Même les lieux de débauches sont fermés par la force des choses…
C’est que virus chinois, le Covid 19 rôde, tue partout, indifféremment, hommes, femmes et enfants, jeunes ou vieux, même si ceux-ci sont une cible plus privilégiée, car plus fragiles.
Un mal sournois, car invisible.
Il rappelle une plaie, comme une des plaies d’Egypte avant la sortie du Peuple d’Israël conduit par Moïse. Justement, on se souvient que lorsque l’Eternel décide de la dixième plaie, celle qui frappe de mort tous les premiers nés d’Egypte, il « confine » les enfants d’Israël chez eux, afin qu’ils ne soient pas tués eux aussi (Exode, XII, 22). Bien des éléments qui, s’ils ne se comparent pas à la situation actuelle, font réfléchir.
Aux temps bibliques, ces plaies d’Egypte étaient un message, autant pour Israël que pour les Egyptiens.
Et aujourd’hui, il devrait en être de même pour tous.
Faire notre examen de conscience, comprendre le message…
Bien-sûr, nul ne peut avoir l’orgueil, la prétention de savoir ce que signifie cette plaie. Nous n’en sommes pas là. A défaut d’être dans les secrets de la Providence, nous pouvons par contre en tirer des enseignements et chercher à savoir ce que nous pouvons apprendre de ces évènements. Nous pouvons comprendre ce qu’il y a lieu de changer pour nous sauver, sauver l’humanité dont on voit bien à la fois la faiblesse et les dangers qu’elle court.
Sous nos yeux, le monde d’avant le Covid 19 est en train de s’effondrer.
Ce monde de la libre circulation des biens et des personnes va peut-être disparaître. Hier nous prenions l’avion pour un oui ou pour un non, sans entrave budgétaire, pour aller à n’importe quel endroit de la planète. Ce monde-là semble avoir vécu.
Hier, le monde cosmopolite exultait, et en quelques semaines, nous nous sommes repliés chacun dans sa dimension nationale, mais plus encore dans son cercle familial, avant de se recentrer sur sa propre personne. Le confinement nous a mis face à notre propre personne, chacun face à son égo.
Et voilà que nous vivons un moment qui est celui que la tradition juive appelle : « le moment du shabbat », ce moment où l’on ne sort pas, ce moment où on se rencontre soi-même.
Or une des plus grandes terreurs, une des plus grandes inquiétudes de l’homme moderne, c’est la solitude. C’est la raison pour laquelle il s’est créé de multiples « réseaux sociaux » qui sont autant d’outils pour déclarer sa propre solitude…
Confiné, lorsque nous sommes tout seul sans pouvoir sortir ni rencontrer qui que ce soit, que pouvons-nous, alors, nous dire à nous-même ?
Or, c’est justement le moment d’un enrichissement extrêmement fort, celui où nous pouvons retrouver notre identité la plus intime, rencontrer notre âme (en hébreu, notre Neshama). Il nous faut donc l’exploiter.
Ce n’est pas un moment idéal, mais celui où l’on est capable de retrouver son origine et son identité propre. Se retrouver soi-même, chacun son intégrité, et en même temps, sa vie familiale et domestique combien négligée. Il faut donc renforcer l’unité familiale, se retrouver devant sa femme – ou son mari – et (re)découvrir son intégrité...
Il ne faut surtout pas rejeter l’occasion extraordinaire donnée par cette difficile et cruelle époque, de revenir à notre identité personnelle, revenir à notre liberté véritable. Nous sommes nombreux à avoir cette impression d’être privés de notre liberté, mais, en fait, on nous a ôté seulement notre possibilité d’agir, pas celle de retrouver notre liberté intérieure, celle qui n’est jamais altérée par les éléments extérieurs.
Cette réflexion amène aussi à constater, notamment par la lecture de la Bible (Le V.’.L.’.S.’.), mais pas uniquement (Mon Frère Morad me dirait « Dans le Coran aussi ! ») que derrière chaque chose qui se produit dans le monde, il y a un but spirituel.
Et de fait, le virus chinois nous a rappelé que nous sommes tous égaux devant la maladie et la mort qu’il répand : hommes politiques, artistes, hommes de foi, paysans, ouvriers hommes d’affaires. Et que donc rien n’est plus précieux que notre santé. Cela paraît tellement évident mais malheureusement tellement négligé.
Méditons cette citation du Daï Lama : « Ce qui me surprend le plus dans l'humanité ? Les hommes...parce qu'ils perdent la santé pour accumuler de l'argent, ensuite, ils perdent leur argent pour recouvrer la santé.
Et ils se perdent dans d'anxieuses pensées sur le futur au point de ne plus vivre ni le présent ni le futur. Ils vivent comme s'ils n'allaient jamais mourir...et meurent comme s'ils n'avaient jamais vécu. »
Nous constatons aussi combien les hommes, où qu’ils soient, sont dépendants les uns des autres…et que leur vie est brève.
L’abnégation des soignants dans tous les pays ou le virus s’est développé, renvoie encore à la Bible, qui recommande d’aider, de respecter et d’honorer les personnes malades, âgées, tout comme la veuve et l’orphelin, notions chères aux Franc-Maçon qui, faut-il le rappeler, se considèrent tous enfants d’une veuve.
C’est ce qui amène à constater que le pouvoir du libre arbitre est entre nos mains :
Nous pouvons choisir de coopérer de partager, de donner, de nous aider les uns les autres, et de nous soutenir mutuellement, ou nous pouvons choisir d’être égoïstes, d’accumuler, de ne nous occuper que de nous-mêmes.
En effet, ce sont les difficultés qui font ressortir nos vraies valeurs. Comme toujours, chaque crise révèle qui est qui.
D’une part, se révèlent des âmes nobles et sublimes, comme celles, notamment des soignants, et bien d’autres. Dont nombre de Sœurs et de Frères. Nous y reviendrons dans un prochain article.
A contrario, sont démasqués bien des comportements sordides.
Parmi ces derniers, curieusement liés par une même cause, voici trois exemples à ne pas oublier :
-L’autorité palestinienne qui accuse Israël de répandre le virus auprès des palestiniens (la vieille accusation selon laquelle les juifs diffusent la peste et empoisonnent les puits) alors qu’Israël apporte une aide considérable aux palestiniens dans tous les domaines, y compris financiers pour lutter contre le virus et former tous les médecins à la lutte contre le Covid 19 ! Et ne recule devant aucun chantage...
-Le Hamas qui menace de répandre le Covid dans tout Israël alors que là encore Israël a formé les médecins de Gaza dans un hôpital du sud d’Israël à lutter contre le virus…
-Le militant antisémite multi condamné Dieudonné M’balla M’balla, le promoteur du négationniste Faurisson dans ses spectacles et qui a fait de l’antisémitisme, du négationnisme son fonds de commerce, fait précisément du commerce avec la pandémie du Covid 19, de la manière la plus ignoble qui soit, en vendant1,90€ des masques dont le prix de vente par les chinois est de 7 centimes d’euros l’unité, tout en ayant spéculé sur la pénurie de masques…en ne les livrant que maintenant !
Il ne faudra pas oublier ces exemples.
La situation permet donc une prise de conscience tous azimuts.
Elle nous rappelle à quel point notre société est devenue matérialiste et comment, dans les moments difficiles, ce sont les choses essentielles dont nous avons besoin (nourriture, eau, médicaments) par opposition aux luxes auxquels nous accordons parfois une valeur inutile. A méditer cette citation attribuée au chef sioux Oglala Sitting Bull : « Ce n'est que lorsque le dernier arbre sera abattu, que le dernier fleuve sera pollué, que le dernier poisson sera péché, ce n'est qu'alors et alors seulement, que le visage pâle s’apercevra que l'argent n'est pas comestible. »