Alors que ce soir en France on prend connaissance des résultats des élections municipales, on apprend la grande nouvelle de la reconnaissance par le « Suprême Conseil du 33ème degré du Rite Ecossais Ancien et Accepté de la Franc-Maçonnerie pour la République fédérative du Brésil » du Suprême Conseil National De France.
C’est un évènement particulièrement important à plus d’un titre.
Tout d’abord, en raison de l’importance et de l’influence de ce Suprême Conseil dont l’ancienneté et l’importance numérique sont déterminantes. Le Myosotis du Dauphiné-Savoie, dans un article publié la semaine dernière, en avait retracé dans les grandes lignes, la dimension.
Ensuite, parce que cette reconnaissance intervient très rapidement (un mois !) après le retrait de reconnaissance de ce Suprême Conseil vis-à-vis du Suprême Conseil Pour La France déchu généralement au sein de famille des Suprêmes Conseil Réguliers, tout comme l’avait fait le Suprême Conseil du Chili, ce qui préfigure la tendance au sein des Suprêmes Conseils d’Amérique Latine.
Puis, parce que cette décision a été prise malgré les gesticulations du Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil Pour La France, le T.I.F. Jack Cho.-Fer. qui en intervenant auprès des Suprêmes Conseils concernés, n’a pas hésité à faire montre d’une inacceptable ingérence oubliant curieusement ce que veut dire le titre de « Souverain Grand Commandeur ».
Voici la reproduction du courrier original envoyé par le Suprême Conseil du Brésil :
Et voici une mauvaise traduction de l’anglais en français, assurée par nos soins :
À tous les conseils suprêmes en amitié et / ou en correspondance Rio de Janeiro, 26 juin 2020
Très Puissants et Illustres Frères
Le «Suprême Conseil du 33 degré du Rite Ecossais Ancien et Accepté de la Franc-Maçonnerie pour la République fédérative du Brésil »,
dont le siège est situé dans la ville de Rio de Janeiro, État de Rio de Janeiro - Brésil,
selon le document juridique ci-joint, annonce officiellement la reconnaissance du « Suprême Conseil National de France du 33e et Dernier Degré du Rite Écossais Ancien et Accepté »- SCNDF, installé le 6 octobre 2018 (A.’. D .’.), lors d'une cérémonie organisée par les Suprêmes Conseils pour l'Allemagne, la Suisse,
du Luxembourg et de République tchèque.
Nous exprimons à l’Illustre et Puissant Frère Jacques PR., 33 ° - Souverain Grand Commandeur, et à tous les Grands Dignitaires, Officiers et Membres du « Suprême Conseil National de France », notre souhait de succès et progrès continu dans toutes les réalisations, au profit de la Franc-maçonnerie, du Rite Ecossais Ancien et Accepté, de votre nation et de toute l'humanité.
Nous prions pour les bénédictions et la protection du Grand Architecte de l’Univers à toute la Franc-maçonnerie Universelle, en particulier à nos Frères Français de cette
Grande juridiction, sous le commandement de l’Illustre et Puissant Frère Jacques PR, 33 °, à qui nous adressons notre étreinte la plus fraternelle.
Fraternellement,
Jorge Luiz de And. Li.
Souverain Grand Commandeur
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Ce beau succès de la diplomatie du Suprême Conseil National De France, ainsi que ceux en devenir en Amérique latine, sont à mettre cette fois encore au crédit du T.I.F. Jean-Claude Tar. dont les relations avec les dirigeants de ces Juridictions, comme sa fine connaissance tant de ces organes mais aussi des usages diplomatiques maçonniques à permis de remporter de remarquables succès, en Europe, aux Etats-Unis, et maintenant en Amérique latine.
Pour cette dernière, il faut souligner qu’il a pu s’appuyer sur l’engagement, les connaissances et les compétences admirables de notre T.’.C.’.F.’. Eliphas L. Alm. dont le rôle a été très important.
Qu’ils en soient tous les deux remerciés. La reconnaissance, ce n’est pas seulement un papier par lequel une instance maçonnique en reconnait une autre, c’est aussi la gratitude que nous nous devons d’avoir pour ceux qui œuvrent pour le bien de l’Ordre.
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En conclusion, deux constats :
D’une part :
Il apparait maintenant que le Suprême National De France est devenu la référence du Rite Ecossais Ancien et Accepté en France au sein de la Franc-Maçonnerie Régulière. Il est désormais solidement implanté par ses liens d’amitié dans les continents où s’est principalement déroulée l’histoire du Rite, c’est-à-dire aux Etats-Unis d’Amérique, en Amérique latine et en Europe.
Il est d’ailleurs déjà en amitié avec les Suprêmes Conseils les plus importants, que ce soit symboliquement ou numériquement. Il y a fort à penser que ceux qui ne le sont pas encore suivront très rapidement.
Il appartient maintenant aux Frères du Suprême Conseil National De France d’être conscients des espoirs qui sont placés en eux pour voir les valeurs du Rite Ecossais Ancien et Accepté rayonner en France, et d’en être dignes.
Au vu de la discrétion, de l’humilité, de la dignité, du sérieux et de la profondeur avec lesquels les Travaux ont été menés par le Souverain Grand Commandeur Jacques Pra. depuis la fondation du Suprême Conseil National De France, il en a pris le chemin. Il devra continuer en se gardant de tomber dans les travers du SCPLF qui ont suscité sa déchéance au sein de la famille des Suprêmes Conseils réguliers.
D’autre part :
La chute du SCPLF a été provoquée par la renonciation par certains de ses dirigeants à toutes les valeurs et règles de la Franc-Maçonnerie en général, et du Rite Ecossais Ancien et Accepté en particulier, ce qui est un comble ! C’est dans ce cadre, qu’au cours de la décennie qui vient de s’écouler, on les a vu s’ingérer – déjà ! – dans les affaires d’une obédience régulière, tenter d’en prendre le contrôle, n’y réussissant pas, d’en orchestrer une scission après avoir créé leur propre obédience en sous-main, recruter au sein d’une obédience irrégulière, mentir effrontément aux membres de leur Juridiction, mentir aux autres Suprêmes Conseils, injurier tel ou tel Souverain Grand Commandeur.
Ce sont pour toutes ces raisons, animées par l’esprit d’ambition, d’orgueil, de suffisance, d’arrogance, qu’ils ont été rejetés.
Or voici que pas plus tard qu’à la fin de la semaine dernière, l’actuel Souverain Grand Commandeur du SCPLF dans une interview donnée à « Parole », la feuille de chou interne de sa Juridiction, plutôt que d’entreprendre une réflexion remettant en question les positions prises par ses prédécesseurs – et les siennes – fait le choix de les endosser et de critiquer les valeurs qu’il y a peu il prônait… Ainsi, alors que les caciques du SCPLF affichaient avec morgue leur fierté d’être reconnus par les Juridictions Sud et Nord des Etats-Unis, voici que maintenant Jack Cho.-Fer. évoque une « fin de cycle », dénonce : « la volonté de domination d’une maçonnerie anglo-américaine qui s’est éloignée progressivement(…), de l’esprit traditionnel primordial du Rite. » avant de trancher : « La pratique du R.E.A.A. aux États-Unis s’est considérablement éloignée de ces principes fondateurs, contrairement à l’Europe »(…)
Sans même percevoir le pathétique de la situation : une fois encore, un Souverain Grand Commandeur du SCPLF, prétend avoir raison contre le monde entier, et remets en cause l’intégrité des principaux Suprêmes Conseils de la planète…
Cette situation n’est pas sans rappeler celle qui s’est produite à la fin du siècle dernier lorsque la petite secte intégriste d’Ecône en Suisse, dirigée par Mgr Lefèvre, accusait le pape d'être « schismatique », et prétendait représenter le véritable catholicisme…
Eh bien, il adviendra sans doute du SCPLF ce qu’il est advenu d’Ecône : une secte fanatique marginale, dont beaucoup de membres on rejoint le giron originel, et les autres, passent pour des illuminée (même pas de Bavière !…).