29 novembre 2015
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Un premier avertissement significatif a eu lieu dès janvier 2015 lorsque le Suprême Conseil pour l’Angleterre et le pays de Galles ainsi que les SC d'Ecosse et d'Irlande ont pris la décision de suspendre leurs relations avec le Suprême Conseil Pour La France, cette suspension étant le préalable d'une rupture si le SCPLF ne changeait pas d'attitude. La nouvelle a d’ailleurs été tenue secrète par les dirigeants de l’instance française, jusqu’à ce que je l’annonce dans ce blog.
Ce coup de semonce ayant été superbement ignoré par les dirigeants du SCPLF, une autre mise en garde leur a été adressée cet été à Lisbonne, lors de la Conférences des Suprêmes Conseils: la Juridiction Sud des Etats-Unis (qui est aux Suprêmes Conseils réguliers du monde entier ce qu’est la Grande Loge Unie d’Angleterre à toutes les obédiences régulières), a publiquement précisé que si le SCPLF demeurait invité à sa Fête de l’Ordre, pour autant, ses représentants ne pourraient pas siéger à l’Orient avec les autres délégués des Suprêmes Conseils réguliers du monde entier…
Ce camouflet en forme de mise en garde tentait de faire prendre conscience aux dirigeants du SCPLF que la voie dans laquelle ils se lançaient éperdument était sans issue. Il leur a en outre été fortement conseillé de prendre langue avec le Suprême Conseil National de France afin de trouver une solution de paix et de réconciliation, tout en rejoignant les Loges Symboliques de la GLNF.
Las, comme on pouvait malheureusement s’y attendre, la sagesse n’a pas prévalu… Dès lors, la nouvelle était attendue.
Elle a été signifiée aux dirigeants du Suprême Conseil Pour La France dès le mois de septembre 2015, et m’a été alors annoncée par un de ses dignitaires, choqué que cette information cruciale ne soit annoncée qu’aux seuls 33èmes, et à quelques 32èmes bien en cours…
La Juridiction Sud des Suprêmes Conseils Américains a suspendu ses liens d’amitié avec le Suprême Conseil Pour La France !
J’ai alors choisi délibérément de ne pas la publier, dans l’espoir que, devant l’ampleur d’une telle nouvelle, les dirigeants du SCPLF, de bon ou de mauvais cœur, tenteraient de sauver la régularité de leur juridiction en amorçant l’indispensable négociation nécessaire que la Sagesse et les Juridictions amies leurs recommandaient. Malheureusement, il n’en a rien été, et leur aveuglement perdure…
Pire, depuis, la Juridiction Nord des Suprêmes Conseils Américains, a elle aussi suspendu ses liens d’amitié avec le Suprême Conseil Pour La France. De plus, les Suprêmes Conseils canadiens ont eux aussi pris la même décision…
Il est en effet clair pour tous, que le SCPLF qui recrute ses membres au sein d’une obédience irrégulière (la GLAMF) a ainsi perdu lui aussi sa régularité.
De plus, maintenant que les Suprêmes Conseils les plus importants dans le monde ont rompu leurs liens d’amitié (équivalent de reconnaissances dans le jargon des Suprêmes Conseils) les autres Suprêmes Conseils, notamment européens ne pourront plus recevoir la visite des membres du SCPLF, à moins de mettre en cause leurs propres liens d’amitié. On peut mesurer l’embarras des Suprêmes Conseils membres de la Confédération des Suprêmes Conseils Européens, création du SCPLF dont il a cru pouvoir se servir comme bouclier.
Les dirigeants du SCPLF fidèles à leurs manières et à leur absence de transparence, cachent toujours la nouvelle à la plupart des membres de leur Juridiction.
Curieuse façon de faire, et bizarre notion de la Fraternité.
L’absence de ces délégations majeures va probablement contraindre le Souverain Grand Commandeur, Jean-Luc Fauque, à révéler la présente situation lors de la Prochaine Fête de l’Ordre, le 12 décembre prochain, et tenter de galvaniser ses troupes, profitant de l’effet de surprise, et les contraindre à épouser les orientations qu’il compte fixer.
Plusieurs tendances en effet se dessinent parmi ceux qui ont déjà eu vent de ces tristes nouvelles.
Grosso-modo :
1) Il y a ceux qui pensent que c’est le signal pour revenir au vieux bercail du Suprême Conseil De France quitté en 1965, et de se fondre au sein de la Grande Loge de France ipso facto…
2) Il y a ceux, les plus jusqu’auboutistes, qui plaident pour la création d’un Ordre Ecossais de France, qui gouvernerait le R.’.E.’.A.’.A.’. du 1er au 33ème degré, réalisant ainsi le vieux fantasme d’une Juridiction gouvernant son Rite complètement. La GLAMF, réduite ainsi aux autres Rites ultra minoritaires serait livrée à elle-même.
3) Enfin il y a ceux qui, constatant qu’ils sont trompés et manipulés depuis le début, entrainés dans un chemin qui n’est rien d’autre qu’une voie substituée, ont compris la vanité des gesticulations des dirigeants de leur Juridiction et sont prêts à rejoindre d’une part le Suprême Conseil National de France (aujourd’hui fort d’environ 1.300 membres), et conséquemment la GLNF.
En effet, si certains frères membres du SCPLF ont fait leur deuil de la reconnaissance et de la régularité, d’autres, demeurent très attachés à celles-ci. Ils pourraient faire scission pour revenir vers une obédience réunissant de telles qualités intimement liées (en France la GLNF), ce que les dirigeants du SCPLF veulent à tout prix éviter, pour des raisons à la fois de prestige personnel et d’ordre économique.
Après tout, on peut les comprendre ces dirigeants de rencontre: d’une part, les faits les ont constamment désavoués, leur faisant perdre leur crédibilité, et d’autre part, ils ont d’énormes frais liés au parc immobilier qui est le leur. Ils ont donc besoin d’effectifs, ce qui explique un recrutement à tour de bras, et une progression des plus rapides depuis trois ans au sein du SCPLF…
Se souvient-on qu’alors que les dirigeants du SCPLF incitaient de toutes leurs forces les Frères du R.’.E.’.A.’.A.’. à quitter la régularité dont ils bénéficiaient au sein de la GLNF, pour rejoindre la GLAMF, eux-mêmes se gardaient bien d’y adhérer et « allaient se mettre à l’abri » pour demeurer reconnus, en devenant membres de Grandes Loges régulières à l’étranger (notamment la Grande Loge Unie d’Angleterre ou la Grande Loge de la Principauté d’Andorre)!
Un tel « courage » en dit long sur l’éthique de ces hommes…
Le Suprême Conseil Pour La France est donc aujourd’hui placé au pied du mur, alors que beaucoup disent qu’il fonce dedans. Le fait est qu’il est dans une situation intenable, qui ne peut en l’état que le mener à la décadence.
Or, force est de constater que lorsque le Souverain Grand Commandeur Jean-Luc Fauque a endossé sa charge en juin 2010 à la suite d’une « révolution de palais » par laquelle il a contraint son prédécesseur Serge Pou. à démissionner contre son gré, il a reçu entre ses mains une Juridiction florissante, et alors respectée de tous.
Qu’en a-t-il fait ?
Une Juridiction progressivement mise à l’index, et qui a déjà perdu une partie de ses effectifs.
Il suffirait pourtant que le Souverain Grand Commandeur se souvienne que respecter sa parole est conforme aux valeurs maçonniques dans tous les Rites y compris le sien, et qu’a contrario, ne pas honorer ses paroles est catastrophique en maçonnerie.
De plus, outre l’engagement qu’il a pris de faire prévaloir à chaque instant l’intérêt de l’Ordre (écossais) et de « promouvoir le Dogme et la Doctrine du Rite Ecossais » qu’a dit Jean-Luc Fauque en 2010 sur le sujet? : « Nous analyserons les situations dans la concertation et en union avec nos Frères des Juridictions ordinales des Rites pratiqués au sein de la GLNF ».
Or de ce point de vue, la situation est claire : toutes les Juridictions sont revenues soucher leur recrutement au sein de la GLNF, seule obédience régulière et reconnue en France… Sauf celle dirigée par Jean-Luc Fauque, le SCPLF !
Il disait aussi, un an plus tard : « La communauté des Francs-maçons écossais de la Grande Loge Nationale Française est aujourd’hui divisée entre les Frères qui restent membres de la GLNF et ceux qui rejoignent cette nouvelle obédience régulière. » (…) « Cette disposition exceptionnelle sera maintenue tant que la communauté internationale des Grandes Loges régulières n’aura pas fait connaître officiellement sa position définitive sur la reconnaissance d’une Grande Loge sur le territoire Français. »
Nonobstant la réalité qui est que la GLNF est reconnue par l’ensemble des « Home Grand Lodges », par toutes des Grandes Loges américaines, par 170 Grandes Loges dans le monde, alors que la GLAMF où il recrute les membres du SCPLF n’est reconnue par aucune Grande Loge, Jean-Luc Fauque ne tient aucun compte de son engagement écrit !
Plus choquant encore : Il avait prononcé, à l’occasion de la Fête de l’Ordre en 2011 un discours fameux resté dans toutes les mémoires, dans lequel on relevait les phrases suivantes : « Je retiendrai seulement les éléments que nous devons avoir constamment à l'esprit:
- un seul Suprême Conseil et une seule Grande Loge sont reconnus sur un même territoire national,
- une Grande Loge détient sa reconnaissance d'une autre Grande Loge régulière, la filiation de la chaine de reconnaissance remonte à la Grande Loge Unie d'Angleterre, la première constituée,
- le processus est analogue pour les Suprêmes Conseils pour lesquels la filiation originelle est le premier Suprême Conseil de 1801,
- un Suprême Conseil reconnu régulier est tenu d'accueillir exclusivement des membres appartenant à une Grande Loge reconnue régulière. Pour certains territoires, les membres du Suprême Conseil doivent également appartenir à la Grande Loge régulière reconnue pour ce pays. En France cette condition n'existe pas. Néanmoins, la quasi totalité des Frères du Suprême Conseil pour la France est membre de la GLNF,
- les deux corps constitués sont souverains et s'engagent réciproquement à s'interdire de toute ingérence.
Voilà mes frères, un bref condensé non exhaustif des éléments essentiels et des problématiques qui constituent notre environnement maçonnique et pour lesquels nous avons à mettre en adéquation les solutions adaptées à la crise actuelle, dans le respect des principes immuables sans lesquels nos institutions n'existent pas. » Pour l’anecdote, et pour faire plaisir à certains, le Souverain Grand Commandeur terminait son discours en scandant : « Que la volonté de D.ieu soit faite » !...
On peut considérer qu’en Maçonnerie comme ailleurs, mais plus qu’ailleurs, les dirigeants qui se revendiquent être des dignitaires aient une parole.
En maçonnerie comme ailleurs, cela participe de leur crédibilité.
En maçonnerie, ne pas avoir de parole, c’est ipso facto être privé de crédibilité, voire d’honorabilité. Quand en plus, on détruit la Juridiction dont est responsable, cela peut même s’appeler de la trahison !
N’est-on pas en droit d’attendre, dans le système moral qu’est la Franc-maçonnerie, qu’un Souverain Grand Commandeur ait une parole, et n’agisse pas à l’inverse de ce qu’il dit ? Faute de quoi, les Frères du SCPLF ne peuvent que penser que s’ils ont été trompé sur des choses aussi graves et importantes, ils ont été trompés sur tout le reste.
En outre, la voie dans laquelle le SCPLF tente de s’accrocher désespérément est celle d'une voie maçonnique autre que celle que pratiquent la totalité des maçons réguliers du REAA dans le monde.
En effet, le SCPLF a inventé une nouvelle voie qui ressemble à une démarche sectaire : l'Ecossisme , dont la conception n'existe nulle part ailleurs que dans les fantasmes de quelques 33èmes (d'ailleurs issu de la GLdF et l’ayant quittée en 1965) tels des gourous prônant le développement d'un Rite soi-disant supérieur ; on n'est plus très loin de la secte et du dogmatisme, tout ce qui est au contraire aux valeurs fondamentales et ancillaires de la Franc-Maçonnerie.
Faut-il rappeler qu’en FM, il n'y a rien de plus haut que le degré de maître ?
Faut-il rappeler que pour les Juridictions, les américains parlent de juridictions appendantes (bodies appendant) et que dans la Franc-Maçonnerie britannique, on ne parle que de Side degrees ?
Un Frère 33ème m’indique ce matin que Jean-Luc Fauque a réuni les 33èmes pour leur signifier l’échec de sa politique…Je garde le silence – pour l’instant – sur le débat qui a suivi.
Le Très Puissant Souverain Grand Commandeur a fait un premier pas. Encore un effort, il lui reste peu de temps (la course à sa succession a déjà commencé) pour montrer qu’il respecte les engagements qu’il a pris et ci-dessus mentionnés…
A défaut, il aura réduit à néant le travail immense accompli par ses prédécesseurs depuis Charles Riandey. Dans ce cas, lui qui voulait entrer dans l'histoire de la Franc-Maçonnerie le fera...mais pas à la place - loin s'en faut - qu'il espérait!