Dans la Tradition juive, il est dit que la section de la Thora lue chaque semaine est une source d’enseignement(s) pour le vécu de cette période… Ainsi, chacun peut trouver un éclairage ou des solutions pour ses problèmes du moment.
C’est ainsi que cette semaine, qui est aussi la rentrée maçonnique ou recommencent les Installations, la lecture de la huitième section du Livre du Deutéronome, évoque un principe qui n’est pas sans rappeler le Rituel d’Installation particulièrement la première phrase de l’exhortation aux Frères…
En effet, dans le Deutéronome (XXIX,9), Moïse commence le troisième et dernier des discours d’adieu qu’il adressa au peuple juif, le jour où il est appelé à quitter ce monde, en date du calendrier hébraïque du 7 Adar 2448.
Son discours s’ouvre en affirmant à ceux qui l’écoutent qu’ils se tiennent tous debout (Nitsavim, en hébreu) devant lui afin de sceller l’alliance entre D-ieu et eux.
Un commentaire Hassidique assez simple pose la question : Comment pouvons-nous authentiquement nous unir ? Et d’amener un éclairage : Après tout, certains d’entre nous sont des « leaders » tandis que d’autres sont des » puiseurs d’eau » et autres statut analogue.
Qu’ont en commun des hommes formant un si large spectre de statuts sociaux ?
La réponse est triple : en premier lieu, qui saura dire lequel est en définitive situé le plus haut sur l’échelle de la réussite ? Les apparences peuvent être trompeuses et nous avons tendance à nous surévaluer et à sous-évaluer les autres. Ensuite, le fait que nous nous soyons correctement évalués à l’aune de notre excellence dans un domaine particulier de la vie, n’exclut pas qu’il demeure des domaines dans lesquels d’autres nous surpassent. Chacun est, à un certain égard, un chef ; par conséquent, notre réussite collective dépend de la contribution unique de chacun.
Troisièmement, l’écart entre le Créateur et toute créature est infini. La conscience de notre propre insignifiance au regard à la réalité absolue de D-ieu exclut tout sentiment de supériorité que nous pourrions nourrir envers les autres. Lorsque nous prenons en compte ces trois points de vue, nous pouvons véritablement être solidaires et unis, non seulement en éprouvant de l’amour les uns pour les autres, mais encore à travers une attitude qui atteste la sincérité de ces sentiments.
Il semble bien que cet éclairage hassidique puisse s’appliquer à la compréhension de la démarche maçonnique mais aussi à celle de nos Rituels, particulièrement celui évoqué plus haut.