LA FRANC-MACONNERIE EN ACTION : DE TOUS LES COINS DE LA GLNF EN FRANCE, JUSQU’EN UKRAINE.

Alors que le Myosotis du Dauphiné-Savoie a eu vent d’une histoire qui agite un microcosme fossilisé où un responsable maçonnique en vient à remettre en cause l’admission d’un Frère qui a été validée par lui-même il y a belle lurette, heureusement la vraie nature de la Franc-Maçonnerie apparaît souvent au travers de l’action de Frères qui portent à l’extérieur les lumières entrevues dans les opérations de la Loge.

Ainsi, notre R.’.F.’. Paul Ama. dont le Myosotis du Dauphiné-Savoie a souvent parlé, continue son action maçonnique opérative, en s’appuyant à la fois sur la Fondation de la GLNF et son Président Michel Sim. et sur plusieurs de ses Provinces au premier rang desquelles se trouve la Province de Massilia et son Grand Maître Provincial le T.’.R.’.F.’. Jean-François Pai., la Province de Provence et son Grand Maître Provincial, le T.’.R.’.F.’. Philippe Jouve, la Province d’Alsace et son Grand Maître Provincial, le T.’.R.’.F.’. Cédric Kos. et naturellement, le T.’.R.’.F.’. Alain Brau, Assistant Grand Maître et président de l’Association « Apprends, Vis, Agis ».

Mais donnons plutôt la parole à Paul Amas, qui est le mieux placé pour évoquer son expérience de maçon et son action envers ceux qui en ont le plus besoin :

« Les histoires ne commencent jamais de la même façon, on ne devient pas lumineux en recevant la lumière mais en traversant ses propres ténèbres ou en traversant les ténèbres des autres. Un matin de décembre je reçois un appel de notre frère Jean Mas. qui m’informe que quelque part en Ukraine un médecin, Christian Car., a besoin de matériel médical et de boîtes de conserves pour un hôpital d’enfants.

Le clap de départ venait d’être donné.

Avec mes complices Alain Brau Président de l’association "Apprends Vis Agis" et Michel Sim. Président de la Fondation de notre GLNF nous avons fait ce que nous savons faire de mieux, rêver en XXL, mobiliser, fédérer, inventer, plaçant une fois de plus l’humain au centre de tout. Ce qui restera de cette action humanitaire, c’est le travail en synergie de trois Provinces de notre Ordre. Une collaboration étroite entre la province d’Alsace et son grand maître provincial Cedric Kos., celle de Provence et son Grand Maître Provincial Philippe Jouve, et la Province de Massilia et son grand maître provincial Jean François Pai..

Bâtissant à eux trois un transport qui traverserait la France pour arriver à Poltava en Ukraine. À Strasbourg sous l’impulsion de Cédric Kos. des collectes furent organisées à la sortie de super marchés par de nombreux frères. Devant des caddies et des bannières à l’Étendard d’"Apprends Vis Agis", on récolta plus de huit palettes de conserves avec, à chaque instant le sentiment de vivre quelque chose de plus grand que nous.

Dans la Cité phocéenne avec notre grand Maître provincial Jean François Pai. nous avons créé une cagnotte letchi. Plus de 2700 euros de dons et tant de donateurs maçons ou profanes, pas besoin de porter un tablier pour faire du bien.

Le T.'.R.'.F.'. Jean-François Pain, Grand Maître Provincial de la Province de Massilia, entouré des Frères qui se sont mobilisés pour cette opération. On reconnaît à sa gauche, le R.'.F.'. André Sad., Député Grand Maître Provincial.

Puis Philippe Jouve Grand Maître provincial de Provence apprenant que nous entamions cette action nous a trouvé plus de trente palettes de produits hygiéniques (couches adultes et enfants, savon compressé …. ), que le docteur Christian Car. avait mis sur sa liste.

Il nous a fallu un petit mois pour tout réunir. Et c’est par un matin de mars qu’un camion de quatorze mètre cubes, chargé de trois énormes palettes de conserves partit de Marseille.

A son bord trois frères marseillais, direction Rouen. Les cieux ne nous étaient pas favorables. En ces temps complexes de tension sociale, toutes les stations-services marseillaises, étaient à sec et notre camion, chargé à bloc, risquait de finir sa course vers Salon, si le Grand Architecte n’avait pas eu pitié de nous en mettant sur notre chemin une station totalement perdue dans une zone industrielle. Puis ce fut la route et je dois dire que nous n’avons pas senti la fatigue des kilomètres tant nous étions conscients de l’importance des moments que nous étions en train de vivre. Les yeux de Cyprien et Florian brillaient comme ceux de mes enfants les soirs de fêtes. Dix heures plus tard ce fut de nuit que la ville de Rouen nous ouvrit ses bras. Au matin du lundi nous avons regagné la plateforme de stockage de l’entreprise Dacsher où les trente-quatre palettes nous attendaient.

Mais avant cela, nous allions devoir remonter une palette de conserves qui avait eu la mauvaise idée de se défaire du reste du chargement durant la traversée Marseille-Rouen. Ce fut boîte par boîte que notre joyeuse équipe entreprit cette tâche dans des rires communicatifs.

Le temps était venu de nous séparer Cyprien et Florian allaient reprendre la route avec le camion pour Marseille et moi je rencontrais notre chauffeur ukrainien Vadim, qui allait avoir la lourde charge de transporter son trente-huit tonnes presque plein direction Strasbourg avec moi comme compagnon de route.

Mon ukrainien laissant grandement à désirer je me reposai pour pouvoir communiquer avec notre merveilleuse traductrice, Rymma Cas. avec laquelle nous avions réalisé l’ensemble de nos actions en Ukraine durant les premières semaines du conflit en 2022, ainsi que la réalisation et l’acheminement de notre container médical. Et croyez-moi le téléphone a chauffé. Et nous voilà en route à l’heure de pointe dans un pays en pénurie d’essence sur des autoroutes totalement saturées. C’est dans le cockpit du camion que nous passerons la nuit sur une aire d’autoroute. Comment dire, une expérience assez inoubliable, dans ma couchette du haut, je repense à ma bannette sur la Calypso juste au-dessus de celle du toubib. Quand ma vie se décline entre mes patients, ma turbine, mon bateau famille, et mes frères de l’aventure Cousteau.

C’est vers cinq heures du matin que nous prîmes de nouveau la route, protégés par un petit drapeau ukrainien, une image de la Vierge à l’enfant et un chapelet sur le pare-brise. Il y avait dans l’habitacle du camion une odeur de café réalisé à l’ancienne avec un petit réchaud à gaz, et toujours cette odeur de cigarette dont Vadim me fit profiter tout au long du voyage. Puis au loin commence à pointer la silhouette protectrice de la cathédrale de Strasbourg.

Et devant le temple c’est une joyeuse équipe de frères strasbourgeois, qui nous attendait sous le regard bienveillant de leur grand maître provincial Cédric Kos., et le sourire contagieux d’Alain Brau.

Faisant une pause pendant le chargement du camion, on reconnaît, de gauche à droite, le R.'.F.'. Paul Amas, V.'.M.'. de la R.'.L.'. Garibaldi n°1982, le T.'.R.'.F.'. Alain Brau, Assistant Grand Maître de la GLNF, et au centre, le T.'.R.'.F.'. Cédric Kos. G.'.M.'.P.'. d'Alsace.

En moins d’une heure nous avions remonté les palettes dans le camion dans la bonne humeur et les rires.

Puis direction un autre entrepôt pour charger deux nouvelles palettes. Tout était accompli, le camion était plein jusqu’au plafond. Il était temps pour Alain et moi de laisser partir Vadim et avec lui le fruit de ce rêve que nous avions fait à plusieurs.

Un rêve grand comme l’humanité qui se cache en nous. Un rêve à plusieurs, un rêve qui nous a conduit jusqu’où nous avons eu l’insolence de le suivre. Ne me dis pas qui tu es mon frère, montre-le-moi.

Puis ce fut le moment de prendre le train qui, sur le quai du Vieux Port de mon Marseille, allait me conduire. Je venais de vivre des heures qui brilleraient longtemps dans mon grand livre de la vie. Celui que tout homme écrit pour se préparer à la grande rencontre, celle où nous espérons tous être le plus propre et sans tâche. Je prends de plus en plus conscience que notre maçonnerie m'accompagne sur ce chemin, et m'invite à avoir le bonheur comme compagnon de route et non comme objectif. J'ai entendu il y a très peu de temps quelques mots qui résonnent en moi comme les cloches du village de mes filles, « nous sommes Initiés en maçonnerie, mais nous sommes maçons à l'extérieur .

Ainsi va la vie, ainsi passe ma maçonnerie.

Si certains d’entre vous se demandent pourquoi on a donné de notre temps, si certains se demandent pourquoi on a créé une cagnotte Leetchi, si certains d’entre vous se demandent pourquoi Philippe Jouve nous a fait avoir ces palettes de matériel médical, si certains d’entre vous se demandent pourquoi nous avons laissé nos familles et notre travail pendant plusieurs jours, et bien vous avez la réponse dans les yeux de ces personnes à qui l’on vient de remettre ces cartons de vivres et de médicaments.

Pendant que j’écris ces mets, j’ai des larmes plein les yeux. Merci à tous. Merci à Jean-François Pai.,

À Cédric Kos., à Philippe Jouve, à Alain Brau, à Michel Sim..

Merci à Cyprien Cap., à Florian Col., à l’entreprise TZMO-France, et à sa directrice Alina Albu, MERCI à Paul Chr., merci à Jean Mas., à Raymond Bia., merci au SUPER U de la rue Saint-Pierre et à son merveilleux directeur Gilles, à Grégoire Ber. et merci à tous les donateurs. Un grand merci à Vadim.

Merci au docteur Christian Car. En Ukraine qui nous a permis de réaliser cette action, merci à notre traductrice Rimma Cas..

Nous savions ce que nous avions à faire, alors nous l’avons fait, prenant la route, laissant nos familles et notre travail, dormant dans des camions sur des routes nationales, montant des palettes, chargeant des cartons.

Placer l’humain au centre de tout, montrer un exemple à nos enfants, dans ce monde aliéné à tant d’autres choses, revenir à l’essentiel, le souci d’autrui.

Et voilà le livre de cette mission qui s’achève. Nous allons partir sur la pointe des pieds, sans faire de bruit, car lorsqu’on fait du bien, on le fait et on se tait.

Je vous embrasse tous comme le vous aime.

Votre Paul.

Merci à tous ».

NDLR : Et le Myosotis du Dauphiné-Savoie rajoute : Merci, Docteur Paul Ama., fils de Raymonde qui déjà sauvait des enfants juifs pendant la guerre, et qui a choisi de consacrer sa vie à soigner les gens, à leur faire du bien.

Ce blog a déjà consacré plusieurs articles aux différentes actions qu’il mène là où on a le plus besoin : En France durant la crise de la Covid, à Beyrouth après l’explosion du port et de la ville, et en Ukraine depuis le déclenchement de l’agression russe.

Avec l’espoir que son exemple inspirera de nombreux Frères, de nombreuses sœurs, tout comme nombre de profanes.