Dans le cadre des Tribunes Libres que le Myosotis du Dauphiné-Savoie offre à tous les Frères désireux de s’exprimer librement, voici un « billet d’humeur » de notre Bien Aimé et fameux Frère Semper Fi, célèbre pour ses billets passés dans différents Myosotis et pour les révélations dont il nous faisait part.
Ce texte interpelle chacun de nous, et moi en premier lieu, puisqu’il remet en cause la ligne défendue par ce blog…
Il n’en a que plus de valeur à mes yeux….
« Je n’interviens plus que très rarement dans les blogs à titre personnel mais il est cependant un certains nombre de points soulevés dans tous les avis émis ici et là qui m’incitent à réagir et à m’interroger d’une façon plus générale.
Tout justiciable a été confronté au moins une fois dans sa vie à devoir contester une mise en cause administrative simple ou complexe, l’obligeant à devoir demander l’application de la loi et le respect de ses droits valant tant pour l’individu que pour l’état. Le plus simplement du monde et comme tout à chacun, il est alors confronté tant à sa connaissance et sa compréhension des textes qui le concernent, mais il est aussi soumis à ce même paramètre variable caractérisant le fonctionnaire chargé de l’application des textes. Dans les dossiers plus complexes, il est soumis à l’appréciation des juges. Entre le début et la fin d’une action en justice, la principale variable qui satisfait ou insatisfait le justiciable mis en cause est la compétence et/ou l’incompétence des intervenants de toutes natures. Dans le cas du dossier GLNF, aurions nous été confrontés depuis des mois à l’incompétence de la justice Française incapable de statuer sur un dossier somme toute très simple ? Je ne le pense pas.
Certains ont voulu faire nommer un administrateur judiciaire, pensant trouver d’un côté comme de l’autre une possible opportunité d’influencer le cours des évènements selon les objectifs que chacun s’était fixé. Puis nous sommes entrés dans une guerre de tranchées judiciaires, là aussi liée aux compétences et incompétences des intervenants. Vous ajoutez à cela les amitiés particulières de certaines et certains, les supposés intérêts financiers et politiques, peut-être même avérés des uns et des autres, les ambitions avouables et inavouées, les questionnements, les doutes, le passif et l’actif de chacun tant psychologique qu’affectif, la culture et l’intervention des réseaux : avocats, magistrats, financiers, politiques, de toutes nature et de tous bords auxquels vous ajoutez les craintes des uns face aux certitudes des autres, le tout avec pour sujet les Franc-maçons, et vous obtenez ce que j’appelle un Beau Bordel… Pardonnez l’usage de ce mot, mais cette situation est-elle particulière au dossier GLNF ou n’est-ce pas plutôt l’état des lieux que l’on se doit de constater dans la lecture sociétale que l’on peut en faire et dont les présupposés Maçons n’ont fait que reproduire le modèle pour eux mêmes.
Enfin, car je ne souhaite pas en faire dix pages. Mais force est de constater, en prenant le recul nécessaire pour lire différemment ce dossier dont l’appropriation voulue par et pour tous a enfreint la « Règle » qui est la nôtre sans distinction de rite ou d’obédience. Certes, l’échange verbal ou épistolaire ajouté au libre arbitre sont bien la base même de toute construction humaine, mais peut-être aurait-il mieux valu appliquer un simple fondamental que l’on dit enseigner chez les Franc-maçons ; à savoir que la conception de l’esprit passe par le trait pour trouver sa réalisation dans la matière, imposant à chacun le respect de ses engagements premiers, et l’application des enseignements reçus.
Au delà de cette simple considération sans prétention, il y a l’usage du blog que certains veulent supprimer, dernier substitut de la triangulation imposée à ses participants ne serait-ce que par son format technologique auquel tous doivent se soumettre, et pour lesquels il n’existe pas d’obligation de lecture comme il pourrait exister une obligation d’écoute dans le simple but du partage et non de persuasion d’une détention quelconque de vérité avérée.
Une question que je soumets à chacun, le franc-maçon n’est-il pas devenu la source même de sa propre perte individuelle en lieu et place de l’espérance qu’il pourrait représenter pour l’ensemble de la collectivité ? Car quelque soit la méthode retenue, changer l’homme pour changer la société ou changer la société pour changer l’homme, je crains parfois que certains n’aient fait de leurs rites des outils de soumission plutôt que de libération… d’autres enfin des outils d’usurpation. Si vous ajoutez à cela que la pratique de l’Art royal censée permettre à chacun de s’abstraire de lui-même pour ne plus se consacrer qu’aux autres, instrumentalisée par d’autres, a fait ressortir ce qu’il y avait de pire durant ces dernières années, il devient alors inutile de vouloir définir un nouveau paradigme maçonnique quand on ne sait déjà pas appliquer les fondamentaux qui sont les nôtres.
Vous me trouvez dur ? Mais aimer fraternellement, c’est aussi cela mes Frères.
Revenons à plus basique. Cela nous changera de savoir si Mtre LEGRAND est compétente ou non… elle vit déjà ses propres craintes, et ses propres angoisses. Comment réagira-t-elle une fois venu le moment de l’ultime initiation ? Elle se demande aussi si elle va être payée, ce dont je doute. Peu nous importe là aussi tout comme de savoir si JP SERVEL parviendra ou non à vaincre ses propres démons sur le chemin qui lui reste à parcourir ; savoir s’il mettra ou non une chape de plomb sur les comptes de ses prédécesseurs, ou s’il aura le courage de définir de nouvelles limites à la tolérance et à ses amitiés, en libre conscience et en pleine responsabilité de ses actes. S’imagine-t-il être redevable ou pense-t-il comme certains que l’usage de la prescription l’aidera à rendre les services qu’il s’impose à lui-même plus qu’on ne les lui impose ? Il ne peut être de contrainte pour l’homme que librement consentie. Ah… le Grand Maitre, seul lien entre Dieu et les hommes ! Même moi je n’aurais pas osé, et pourtant j’en ai dit des conneries, et j’en écris encore…. Merci de votre tolérance mes frères et pardonnez cet écart de langage là aussi ! Un petit mot pour Marc : surtout ne change pas mon Bien Aimé Frère! Car c’est bien pour ton amour immodéré de l’humanité et ta compassion naturelle, ajoutés à ton humilité qui seront récompensés le jour venu, même si nul ne connait ni le jour ni l’heure. Ta seule existence redonne force et courage aux plus désabusés et aux plus meurtris.
Pour terminer, je pense que quand l’homme est rendu à choisir entre deux solutions la moins mauvaise, il a perdu à mes yeux le langage de la raison et le pouvoir de l’imagination. Alors à quoi bon lui servirait la Truelle dès lors qu’il en aurait oublié l’usage de l’épée ?
Le syndrome de Stockholm, quelle belle découverte !!!
Réveillez vous mes Frères ! Et n’attendez pas d’un futur improbable ce dont le passé, auquel tous ont participé, vous a privé dans l’essence même de nos rites, sans le cœur et l’esprit.
Si Emmanuel le permet je reviendrai rapidement vers vous, mais cette fois pour Antarès.
Avec ma Fraternelle affection à tous. »
Semper-Fi.