Intense émotion ce vendredi 25 avril 2014, lorsque le Grand Maître de la GLNF Jean-Pierre Servel, accompagné de quelques dignitaires de la Province d’Austrasie (Le Grand Maître Provincial Alain Brau et son prédécesseur immédiat Serge Coïmbra) se sont rendu au terrible camp de concentration du Struthof en Alsace, accompagnés par Achim Strassner, et Philippe Laventure, Grand Maître et Visiteur Général du Freimaurerorden, l’une des obédiences composant la Grande Loge Unie d’Allemagne.
La directrice du musée du camp servit de guide à la délégation, et donna toutes les explications sur les sévices abominables infligés aux déportés tout comme sur les cadences épouvantables de travail qui leur furent infligés et qui causèrent la mort de tant d’entre eux.
Ces frères unis dans cet acte à la portée symbolique très forte, après avoir déposé une gerbe au pied du mémorial du camp, se sont recueillis à la mémoire des nombreux francs-maçons qui ont été déportés par les nazis dans les camps de concentration, tout comme à la mémoire des déportés assassinés au Struthof dans d’inhumaines conditions.
(Le Grand Maître de la GLNF Jean-Pierre Servel et le représentant du Freimaurerorden déposent ensemble une gerbe à la mémoire des Francs-maçons déportés assassinés par les nazis. En second plan, les TT.’.RR.’.FF.’. Alain Brau et Serge Coïmbra)
Les représentants du Freimaurerorden restèrent dîner le soir avec le Grand Maître et plusieurs Frères représentant la Province d’Austrasie, accompagnés de leurs épouses.
Le lendemain samedi 26 avril, le Grand Maître put constater que la reconstruction de cette province se poursuit. Invité par Alain Brau le Grand Maître Provincial, et par Serge Coïmbra, ancien Grand Maître Provincial et Vénérable Maître de la Loge de recherche Johan Knauth, le Grand Maître Jean-Pierre Servel a donné une conférence tout public qui a réuni quelques 110 personnes sur le thème : «la Franc-maçonnerie de tradition a-t-elle encore un sens au XXIème siècle ? ».
Retraçant rapidement l’historique de la Franc-maçonnerie et rappelant les racines chrétiennes de celle-ci, il a constaté que son approche métaphysique du V.’.L.’.S.’. et de la révélation, l'a rapidement ouverte à toutes les religions.
Répondant à une question, il énonce l’idée qu’indépendamment de tout parti prit religieux, dès lors que l’homme veut s’élever, «vers quoi peut-il s’élever, sinon vers le divin » ?
Voici un extrait de la relation faite sur ce sujet par le site GLNF :
« En substance, il précise qu’Il n’y a ni à juger, ni à opposer le courant sociétal et le courant spiritualiste de la Maçonnerie, mais que pour la Maçonnerie de Tradition, sans le divin, l’élévation n’aurait pas le même sens.
Le Grand Maître dira notamment : « Il y a des différences. Faut-il insister ? Oui ! Faut-il s’opposer ? Non ! La GLNF ne dit pas qu’il n’y a qu’une seule voie. Il y a certes des différences, mais il y a aussi des points communs puisque toutes recherchent le perfectionnement de l’Homme. Elles sont dès lors toutes respectables ».
Non dépourvu d’humour, le propos sera riche et intense, suivi de nombreuses questions qui permettront au Grand Maître d’insister par exemple sur le rôle central de la Loge : « la Loge, c’est la Maçonnerie ! », Il parle aussi de l’idéologie contemporaine du progrès, pour dire que « celle-ci n’a jamais sauvé l’Humanité, ni dans les faits, ni dans ses valeurs et que le rejet de la tradition au nom du progrès à montré ses limites ». Tandis qu’il lui était demandé si la GLNF était un ersatz d’église, voire une secte, le Grand Maître se bornera à rappeler que la GLNF ne se mêle pas du fait religieux et qu’on n’y enseigne aucun dogme, chacun en son sein étant libre de son chemin spirituel et de son vécu. Concluant son propos comme il l’avait introduit, il insiste : « l’élévation spirituelle passe par une étincelle du divin ». Forte de cette conviction, la GLNF occupe une place particulière dans le paysage maçonnique français, elle reste pour autant respectueuse des convictions prônées par les autres obédiences et fraternelle à l’endroit de leurs membres ».